Fort d'Eben-Emael: les secrets de l'occupation allemande
On connait bien la prise du fort d'Eben-Emael, le 10 mai 1940, moins ce que les allemand en ont fait pendant quatre années de guerre. Outil de propagande, usine militaire, les 5 km de galeries souterraines ont été bien utiles aux nazis et leurs alliés.
Le 10 mai 1940, la Seconde Guerre Mondiale commence ici pour la Belgique, au fort d’Eben-Emael, réputé imprenable. Il n’aura fallu qu’une trentaine d’heure pour que les Allemands s’en emparent, grâce à leurs planeurs et nouvelles charges creuses. Une page bien connue de notre histoire, ce qu’on ignore peut-être, c’est l’histoire du fort pendant l’occupation allemande. Une nouvelle exposition permanente nous plonge dans ces secrets : « La période pendant l'occupation n'était pas très connue ici, on ne savait pas ce qu'ils ont fait ici, dans le fort, explique le commissaire de l'exposition, Tom Hendrikx. Et donc on a fait beaucoup de recherches sur un site web des archives allemandes. Et là bas, il y a un très bon système où on peut trouver plus d’informations, des archives et on a retrouvé un dossier concernant des usines que les Allemands ont occupé en Belgique pendant l'occupation. Et donc on a retrouvé quelques documents du fort d’Eben-Emael où il parlaient de la construction d'un satellite de la FN. »
« Le fort a été utilisé comme une antenne de la fabrique nationale d’Herstal. Donc il y a des soldats, des ouvriers qui ont été détachés, travail obligatoire, ici dans le fort et ils avaient mis une garde qui était composée principalement de soldats autrichiens. Donc on a réaménagé une partie du couloir. Ici, on a agrandi certaines entrées pour pouvoir mettre des tours. On a tiré des cables électriques pour alimenter ces tours, ces fraiseuse. Et on a fabriqué, il semblerait pas mal de pièces pour la Force aérienne», complète le président de l'asbl du fort, Alain Pelzer.
Le fort n’a pas été qu’une usine d’armement, c’était aussi un outil de propagande. Peu après la prise du fort, des écrivains et poètes étaient invités pour raconter dans leurs œuvres la victoire et l'héroïsme allemand. Mais les armes et leur puissance devaient rester secrète : « Ils ont fait venir énormément d'unités allemandes, visiter le fort et même leurs alliés japonais, des Italiens et des officiers sont venus ici visiter le fort, mais il y avait quand même un aspect secret à cette prise du fort qu'il fallait absolument, même vis-à-vis des alliés, camoufler, vis à vis des Japonais et des Italiens. Donc les planeurs qui ont atterri ont été très rapidement, en quelques jours repliés, transportés, remis sur des camions par Maastricht et retournés vers Cologne d'où ils venaient. »
Avec cette nouvelle expo, le musée du fort continue de s’agrandir. Un moment hors du temps, dans une ambiance chargée d’histoire. 85 ans plus tard, les galeries souterraines ont encore des secrets à nous révéler.