Les enseignants de l’athénée de l’air pur à Seraing menaient une action ce matin devant l’établissement. Ils avaient sorti leurs transats pour faire le pied de nez aux idées reçues. Ils ont observé un arrêt de travail et exprimé leur mécontentement.
Malgré le froid, ils avaient sorti les transats, les lunettes de soleil et les parasols ce matin devant l’Athénée de l’Air pur à Seraing. Les enseignants jouaient la carte de l’ironie pour manifester leur mécontentement face aux mesures de la ministre Glatigny.
"Puisqu'elle considère qu'on est vraiment des travailleurs qui travaillent peu, qui, pour ainsi dire, sont tout le temps en vacances. À qui on peut ajouter, sans autre forme de procès et surtout sans augmentation salariale, 10 % d'heures de travail par semaine. Eh bien, on s'est dit allez, ok, on va se déguiser, s'habiller en vacanciers ce jeudi", explique Pascale Danguy, prof de physique.
Le métier d’enseignant, c’est tout sauf des vacances. La charge de travail va au-delà des heures prestées à l’école.
"On a beaucoup de travail, mais ce n'est pas le même que des gens qui sont dans un bureau ou qui travaillent. Moi, j'ai eu l'occasion de travailler pendant huit ans dans un bureau. Je peux vous dire que je suis plus fatigué quand j'ai terminé 1 h de cours que quand je quittais le bureau à 17h ou 17h30 du soir", commente Vincent Jaminet, prof de géographie.
"Les 2 h qu'on nous demande de prester en plus, finalement, j'ai envie de dire moi personnellement, 2 h de plus ou de moins, ça ne change pas grand chose à ma vie, mais c'est quand même 10 % de travail en plus. Et donc ça fait une demi-journée de travail en plus. Donc je ne suis pas persuadée que n’importe quel salarié accepterait ça de gaïeté de cœur", déclare
Christine Dewitte, prof de langues et déléguée CGSP.
Et si les enseignants ont poussé le jeu jusqu’à embarquer dans le car scolaire et partir au soleil, l’ambiance dans le corps enseignant n’est pas du tout à la fête.
"Ici, nous sommes en arrêt de travail, mais nous allons donc donner cours habillés avec nos tenues de plage afin aussi de conscientiser nos élèves. Alors évidemment, on n'entrera pas dans le côté politique avec eux, mais simplement pour bien leur rappeler que notre travail ne se limite pas aux 20 ou 22 périodes qui se passent en classe", ajoute enfin Stéphanie Oosterbosch, prof de sciences et déléguée CSC.
Après la récré, les enseignants ont en effet rejoint leurs classes et ont rappelé que leur action vise à protéger la qualité de l’enseignement pour les élèves.