Le Trinkhall Museum célèbre ses cinq ans ce dimanche avec une journée festive et gratuite. Un lieu singulier à Liège, où l’art s’exprime sans étiquette et où des artistes en situation de fragilité trouvent toute leur place.
En 2020 le Trinkhall Museum ouvrait ses portes de verre après rénovation, succédant au MAdMuseum. Un bâtiment tout en transparence, invitant à la visite et à la découverte d’une collection unique au monde.
« On est dans un musée d'art, des beaux arts, d'art contemporain, dont la particularité est que nous abritons une collection internationale (les pièces viennent du monde entier), constituées d'œuvres toutes réalisées en contexte d'atelier - c'est très important pour nous - par des artistes qui sont en situation de handicap mental ou de déficience cognitive. Et notre projet muséal est de faire exister ces œuvres dans le monde de l'art, au même titre que toute autre forme d'expression artistique », explique son directeur artistique Carl Havelange.
Pas de l’art brut, pas de l’art singulier : ici, c’est de l’art tout court. La scénographie est particulièrement soignée et très peu de cartels accompagnent les œuvres. L’art ne se lit pas sur des étiquettes, il se ressent.
Au rez-de-chaussée, une exposition monographique met en lumière le travail de l’artiste belge Inès Andouche, qui vit et crée depuis quarante ans dans une institution de soin.
« Le handicap n'est pas le sujet. C'est vraiment la création artistique qui nous importe», précise Carl Havelange. « Mais c'est vrai que dans le cas d’Inès Andouche par exemple, il est peut-être utile de savoir que c'est quelqu'un qui ne parle pas et qui ne communique pas non plus par le regard. Si vous êtes en sa présence, elle échappe systématiquement à votre regard et donc effectivement, son travail artistique est son principal instrument de partage et de communication, ce qui lui confère une tonalité d'autant plus bouleversante. »
A l’étage le musée propose une seconde expo intitulée Mélancolies, qui revient sur cinq années de création. Un travail qui renvoie directement à l’histoire du Musée et au mouvement des ateliers qui l’a fait naître. « On est un jeune musée, mais en fait, on a une assez longue histoire qui est celle du Mad et du Creahm, cet atelier, fondé en 1979 par Luc Boulanger, atelier pionnier ouvert à des personnes fragiles dans une perspective exclusivement artistique et non plus occupationnelle ou thérapeutique, comme il était d'usage dans les institutions de soin », explique Carl Havelange.
Ce dimanche 7 décembre le Trinkhall fête ses 5 ans avec vous : au programme ateliers de gravure, visites guidées en musique et performances artistiques. L’occasion de découvrir ce musée autrement.