C'est une hausse spectaculaire que subit le chocolat depuis le 1er janvier 2022. En un bon trois ans et demi, le prix du chocolat noir a augmenté de 87%, selon Testachats. Et celui au lait, de 66%. Cela se ressent désormais aussi chez les artisans.
Au comptoir des artisans chocolatiers, cela commence tout doucement à sentir les fêtes de fin d'année. Les créations d'Halloween, têtes de morts et autres monstres à déguster, prennent une belle place dans l'étalage. D'ici quelques semaines, les Saint-Nicolas prendront leur place. Ils sont d'ailleurs déjà en fabrication dans l'atelier, où Bernard Schonmacker s'affaire. "Ca y est, depuis début octobre, on s'active. C'est parti pour les chocolats d'Halloween, citrouilles etc. Et puis ce seront ceux de la Toussaint puis ceux de Saint-Nicolas et Noël, la pleine saison."
Les prix de la fève de cacao ont flambé
Le chocolat, c'est un incontournable à différentes périodes de l'année. Mais ce plaisir devient de plus en plus un luxe. En effet, depuis 2022, le prix du chocolat noir a augmenté de... 87%. En cause: une demande mondiale de fève de cacao qui croit, alors que plusieurs années ont été mauvaises. "Il y a eu trois mauvaises récoltes d'affilée, à l'échelle mondiale", explique bernard Schonmacker, "surtout au Ghana et en Côte d'Ivoire, qui produisent 80% des fèves de cacao à l'échelle mondiale. Les raisons sont multiples: réchauffement climatique, appauvrissement des sols. Et ce alors que la demande continue de croitre à l'échelle mondiale, principalement à cause de l'Asie."
On parle, au total, d'un prix de la tonne de fève de cacao qui a été multiplié par 6 depuis 2018, frôlant les 10 000 dollars la tonne en 2022. Et cela a forcément des conséquences sur le prix du chocolat, jusqu'à aujourd'hui. "On a pu maintenir un prix correct pendant plusieurs années, car on a pu réaliser des commandes à un prix fixe. Mais aujourd'hui, ce n'est plus le cas. Donc on doit augmenter nos prix, mais on essaye aussi de jouer sur nos marges.", concède Bernard Schonmacker.
Les clients achètent en plus petite quantité
Ces prix qui flambent se répercutent donc en partie sur les clients, qui consomment un peu différemment. "On a vraiment un retour aux basiques, aux traditions. Et les clients achètent des box plus petites. On vent beaucoup moins de box d'un kilos ou de 750 grammes, ce sont plus des boxs de 500, 350 ou 350 grammes."
Cela dit, le chocolat reste une occasion, comme l'explique cette cliente. "Quand je viens ici, c'est pour la qualité, donc je fais moins attention au prix. C'est plus pour faire un cadeau, donc on fait moins attention. Mais je comprends que certains y fassent plus attention."
Selon Testachats, l'inflation générale du panier des ménages devrait progressivement se tasser, mais "la pression sur le portefeuille des consommateurs reste bien réelle. Les prix alimentaires dans la zone euro sont aujourd’hui en moyenne un tiers plus élevés qu’avant la pandémie, et l’inflation alimentaire dépasse toujours celle des autres catégories de dépenses".