Il fait doux, très doux pour ce mois de décembre. Et cela ne fait pas l'affaire des patinoires. Les moteurs tournent à plein régime pour maintenir la glace et certains craignent la facture.
Les patinoires de notre région font le plein, à la veille des vacances de Noël. Mais certains exploitants font grise mine. C'est le cas, notamment, à Huy, où Grégory Popov, dont c'est la première année comme exploitant, a des difficultés pour maintenir une petite partie de sa patinoire au froid. "On a une bonne glace sur 95% des 400m2", explique-t-il. "Mais sur la partie qui est située en bout du circuit de refroidissement, la température est de 2-3 degrés, alors que le froid rentre à une température de -20 degrés dans la patinoire." Conséquence: cette petite partie doit régulièrement être fermée et les patineurs déviés sur le reste de la patinoire.
15 degrés, c'est beaucoup trop
La cause, c'est évidemment les températures extérieures: de 10 à 12 degrés quotidiennement, c'est beaucoup, voire beaucoup trop. Conséquence: les moteurs tournent à plein régime, pour maintenir les 15 cm de glace les plus froids possibles. "Les moteurs tournent H24, quasiment à fond", constate Grégory Popov. "Et on les surveille comme du lait sur le feu, on évalue sans cesse la qualité de la patinoire pour être sûr de la maintenir dans les meilleurs conditions possibles."
A Visé, c'est Michaël Mariutti qui gère la patinoire. Il a été contraint de fermer un jour, victime des températures, et du succès de son activité. "Le weekend du 6 et 7 décembre, on a atteint des températures de 15 degrés et il y a une fine pluie. En plus de ça, on a eu beaucoup de monde. On a pu laisser ouvert pour le weekend et le lundi pour les écoles, mais après ça on a fermé jusqu'au mardi après-midi. Il y avait beaucoup de neige sur la glace, et cette neige fondait et se transformait en flaque d'eau. Il fallait laisser le temps à la glace de refroidir."
L'opération a réussi, mais il faut vérifier la glace, et le moteur en permanence. "On est hyper vigilant, on essaye de monitorer au mieux, de pouvoir doser la quantité d'énergie nécessaire en fonction des températures. On est très attentif."
Quel impact pour les finances des exploitants?
Au plus les moteurs tournent, au plus la quantité d'énergie utilisée est grande. Si ça ne tracasse pas Michaël ("On a l'habitude", dit-il). A Huy, Grégory craint pour la rentabilité des infrastructures. "C'est la première année que j'exploite la patinoire, donc je ne mesure pas bien les conséquences que ça va avoir pour nous. Il nous reste 15 jours de patinoire, on commence à regarder à la consommation. D'ailleurs mon fournisseur m'a déjà alerté sur notre consommation. On espère ne pas avoir travaillé à perte, malgré le succès de la patinoire."
Michäel et Grégory n'attendent donc qu'une chose: un bon coup de froid pour les fêtes.