Six communes de Hesbaye adoptent un nouveau règlement : les chiens mesurant plus de 40 centimètres au garrot ou pesant plus de 20 kilos devront porter une muselière dans différents lieux publics.
La zone de police Meuse-Hesbaye vient d’adopter une nouvelle réglementation concernant les chiens. Désormais, les animaux mesurant plus de 40 centimètres au garrot ou pesant plus de 20 kilos devront porter une muselière lors des événements publics à forte affluence comme les carnavals, marchés, brocantes, ou lors des manifestations, mais aussi dans les transports en commun et dans certains espaces privés ouverts au public, tels que les restaurants, magasins ou cafés.
Cette décision concerne les six communes de la zone : Engis, Wanze, Verlaine, Villers-Le-Bouillet, Saint-Georges et Amay. « Nous avons modifié la règle, car elle ne visait jusque-là que les races dites dangereuses. Avec les croisements, il est devenu compliqué de les identifier. Nous avons donc choisi une approche plus globale, basée sur la taille et le poids », explique François Wautelet, président de la zone de police.
Mais cette mesure ne fait pas l’unanimité. Ariane, coach comportementaliste à Saint-Georges, s’interroge : « Comment peut-on dire qu’un gros chien est dangereux simplement sur des critères physiques ? Il faudrait plutôt un permis d’évaluation pour les propriétaires et un suivi éducatif du chiot jusqu’à neuf mois. Ce serait bien plus utile qu’une muselière imposée. Surtout que les personnes qui ne s'y connaissent pas bien pourraient prendre une muselière pas adapté et le chien en souffrira».
Suzanne, propriétaire d’un jeune berger allemand, partage ce sentiment. « Mon chien est éduqué, sociable, il fréquente un club canin à Berloz. Je ne comprends pas pourquoi il devrait être muselé ici à Saint-Georges et plus à quelques kilomètres. C’est injuste. »
Pour le collège de police, la priorité reste la sécurité : « Personne n’est à l’abri d’un accident. Nous faisons appel au bon sens des citoyens. »
Le vétérinaire comportementaliste Vincent Dethier nuance : « Évaluer la dangerosité sur des critères physiques ou de race n’a pas de sens. Huit morsures sur dix ont lieu dans le cadre familial. Le suivi comportemental et le constat de morsure sont bien plus efficaces pour prévenir les accidents. »
Chaque année, plus de 600 hospitalisations sont liées à des morsures de chiens en Belgique, dont près de la moitié impliquent des enfants.