A Herstal, le site des fouilles archéologiques a été visité par un ou des voleurs place Licourt. Des tombes ont été profanées, des restes humains ont été emportés. Les images des caméras sont à l’analyse. Le code pénal belge prévoit des peines de prison.
Des tombes profanées, des restes humains emportés : c'est la bien mauvaise surprise à laquelle ont été confrontés des archéologues qui travaillent, depuis le début de l'année 2024, sur le site de fouilles de la place Licourt à Herstal.
Un ou plusieurs individus a/ont franchi les barrières qui délimitent le site, qui couvre un très ancien cimetière. Les archéologues y ont mis au jour des sarcophages qui remontent au VIIᵉ siècle, soit avant même la naissance de Charlemagne. Lundi, les archéologues ont constaté que des restes humains avaient été emportés. D'autres ont été détruits.
"Tout allait bien vendredi et quand on est revenu lundi, il y a trois squelettes dont on a pris les os longs et les crânes", explique Sophie de Bernardy de Sigoyer, archéologue à l'Agence WAllonne du Patrimoine (AWAP).
"Un des crânes a été écrasé, sans doute par mégarde, je ne pense pas que ce soit volontaire puisque c'est un petit crâne.
Et les os qui étaient dans le sarcophage, il n’en restait pas beaucoup, mais même ça, ça a été perturbé! " constate l'archéologue.
Les vols et les dégradations sur des sites de fouilles archéologiques restent heureusement fort rares. Ici, il n'y a pas de bijoux, aucun objet qui puisse avoir une quelconque valeur marchande. Ce sont des ossements. Leur disparition reste pour le moins contrariante pour les archéologues et anthropologue", constate Sophie de Bernardy de Sigoyer.
- "Il y a plein d’informations qui ont disparu automatiquement, tout comme des éléments de datation parce que si on prend les crânes, on prend les dents. Donc pour nous, c'est vraiment très dommageable", regrette Sophie de Bernardy.
-Une plainte a été déposée à la police de Herstal. Une enquête de voisinage est en cours.
Le dossier a été transmis au parquet.
Les autorités de la ville de Herstal ont été prévenues. Des mesures ont été prises par les autorités communales pour mieux sécuriser le site et tenter d'identifier les auteurs.
"Dès qu'on a appris la nouvelle, lundi au Collège," nous explique Sylvia Spagnoletti, l'échevine herstalienne en charge du Patrimoine, "j'ai demandé aux services de police de pouvoir faire une enquête de voisinage et visionner les images des caméras des citoyens qui habitent la place Licourt" . La Ville de Herstal va par ailleurs placer des caméras mobiles dont disposent les services de la ville. L’ AWAP, l'Agence wallonne du Patrimoine, devrait pouvoir mettre des barrières un peu plus hautes que celles qui existent déjà. Autant de mesures pour pouvoir sécuriser au maximum le site...
Pour rappel, le code pénal belge considère la profanation de sépultures comme un délit passible d'une peine correctionnelle.
Le ou les auteurs de destruction, de dégradation matérielle ou de violation de tombeau ou de sépulture s'expose(nt) à des peines de prison.
