Ce jeudi, l’asbl Benoît et Michel a réalisé une action symbolique à l’église Notre-Dame Auxiliatrice de Grâce-Hollogne, pour alerter sur les conséquences des mesures gouvernementales envers les personnes les plus précarisées.
Les manifestations envers les différents gouvernements de notre pays continuent dans notre région. L’asbl Benoît et Michel, qui s’occupe des personnes sans-abri, a tenu à faire passer un message clair : Pas un enfant à la rue. Point. "On veut dénoncer le fait qu'il y a beaucoup trop d'enfants qui sont dans la rue. On a des familles avec des enfants qui dorment dehors. On a une famille sur Verviers avec sept enfants. Une sur Liège avec cinq enfants, une autre de quatre", détaille Benoît Lecocq, co-fondateur de l'ASBL Benoît et Michel.
Il continue : "malheureusement, on ne trouve plus de logement. Ce n'est pas normal qu'un enfant de quatre ans doive dormir sans rien du tout. Et ce dernier ne comprend pas. Il a envie de jouer, il a envie de faire du sport. Et même pour plus tard, son éducation... Là, il perd tout et puis à un moment, il va en vouloir au système. Il y a beaucoup d'enfants qui parlent de suicide aussi maintenant".
Aucun subside
L'ASBL ne reçoit aucun subside de l’état pour réaliser ses missions. Elle vient donc en aide aux sans-abris entièrement grâce à ses fonds propres, mais doit faire preuve d’une gestion extrême, car l’asbl a déjà la corde au cou, comme l'explique la trésorière, Bernadette Broeckx : "on a une maison pour laquelle on a signé le compromis pour la famille avec cinq enfants. Nous espérons qu’on pourra y arriver, mais là, on est vraiment à bout de souffle d'un point de vue financier. Donc on doit vraiment bien gérer chaque euro. Mais on va continuer à se battre".
Ouvrir les églises
L’ASBL attend que les autorités prennent leurs responsabilités pour subvenir aux besoins des personnes vivant dans la rue. D’ailleurs, le lieu de cette action symbolique, une église, n’est pas anodin. "Je trouvais ça bien en cette période de fêtes, parce que les églises doivent quand même être responsables. Elles doivent voir qu'il y a de plus en plus de misère et elles doivent ouvrir leurs portes", réclame Benoît Lecocq. "On a déjà eu très difficile d'avoir une église avec une autorisation, je tiens à le signaler. Je tiens d'ailleurs à remercier l'église de Grâce-Hollogne. Je trouve que les curés doivent montrer l'exemple et ouvrir leur église. Il y a des années, ils le faisaient. À Bruxelles, il y a des églises, comme au Béguinage, qui accueillent des familles avec des enfants. Ici, il n'y a rien. Donc voilà, l'appel lancé : si les curés veulent nous aider, on accepte volontiers".
Avec les nouvelles mesures gouvernementales, dont la réforme du chômage, le risque est que de plus en plus de personnes doivent se faire aider.