Plus de 200 enseignants liégeois ont fêté Halloween à leur manière ce matin, dès 10 h, sur la place Saint-Lambert. Une fois de plus, ils ont exprimé leur colère face aux nouvelles mesures de travail prévues par la ministre de l’Enseignement.
Diables et sorcières étaient de sortie pour le grand bal des enseignants organisé sur la place Saint-Lambert. Un « bal des horreurs » destiné à dénoncer l'augmentation de la charge de travail des professeurs ainsi que les diverses attaques portées à la gratuité de l'enseignement.« Quand on fait une analyse du temps de travail, si on regarde ce qui a été fait dans d'autres pays, on s’aperçoit effectivement que les enseignants travaillent en réalité, en moyenne, 46 ou 47 heures par semaine pendant le temps scolaire et encore 17 heures en moyenne pendant les vacances. Donc dire que ça se limite aux 20 périodes, et qu’ajouter deux périodes, ma foi, c’est pas grave… eh bien si, c’est grave », explique la permanente CSC Enseignement Isabelle Buchelot.
« Mais il y a aussi un deuxième volet qui concerne l'accès à l'éducation et à la culture. On voit que le gouvernement met en place des minervals plus élevés dans le supérieur, qu’il s’attaque à la gratuité dans le fondamental et qu’il fait payer l'accès à la culture via les académies. Et donc ça, c’est vraiment le ras-le-bol. Ici, on est là pour dire que l'école doit être gratuite, que l'accès à la culture doit être garanti », explique le secrétaire régional CGSP Enseignement Jorre Dewitte.
Des enseignants liégeois en colère affirment ne pas vouloir se laisser faire, que ce soit en ce qui concerne leur carrière ou la qualité de l'éducation dispensée aux élèves.« Quand je vois déjà le nombre d'heures dont on a besoin, surtout en début de carrière, pour construire les cours, etc., deux heures, c'est très précieux. Et deux heures en plus devant une classe, c'est énormément d'énergie dépensée. Je pense qu'on ne se rend pas compte de la quantité d'énergie qu'il faut pour pouvoir gérer 25 élèves », explique une jeune enseignante.
« Nous, on est tous devenus enseignants parce qu'on était portés par une volonté d'enseigner et de dispenser un enseignement de qualité. Et là, on voit bien qu’en fait, on nous coupe les moyens de le faire », explique un autre enseignant.
« On préfère investir dans l'armement que proposer aux élèves de meilleures conditions pour apprendre et pour vivre ensemble. En fait, on touche vraiment aux fondations de notre société », explique une enseignante.
Les enseignants préviennent : les actions se poursuivront dès la semaine prochaine avec des arrêts de travail d'une heure chaque jour, et une grève du secteur est prévue le 10 novembre.