Des enseignants ont manifesté dans plusieurs villes de la Fédération Wallonie-Bruxelles ce lundi, à l’appel des syndicats. À Liège, ils étaient des milliers dans les rues pour dire non aux nouvelles mesures d’économie.
Les enseignants crient dans les rues de Liège leur colère en ce lundi de grève. Ils étaient 2100 selon la police, 4000 selon les manifestants à se mobiliser contre les mesures d’économie annoncées par le gouvernement de la Fédération Wallonie Bruxelles le 10 octobre. Aujourd’hui, les syndicats enseignants font front commun. Ils disent défendre leur travail, mais aussi les élèves et les parents : « On est là pour défendre l'enseignement d'une façon générale, pour défendre les emplois, pour défendre la qualité de l'enseignement, aussi pour les jeunes, et pour les parents. Puisqu'avec toutes les mesures relatives à la gratuité, à l'augmentation du minerval, les parents vont être touchés et on va se diriger vers un enseignement de plus en plus inégalitaire », explique Régine Fourny, permanente CSC-E Liège.
« Les choix qu'on fait aujourd'hui au sujet de l'école, ils concernent tout le monde et pas juste les enseignants et les élèves. La question qui se pose à travers l'école qu'on veut pour demain, c'est quelle société on veut pour demain ? Aujourd'hui, on évolue vers une école inégalitaire et inévitablement, ça donnera lieu à une société plus inégalitaire », complète Stéphanie Planche, vice-présidente de la régionale CSC-E Liège.
Des enseignants en deuil entourent un cercueil symbolique, celui des mesures d’économie qu’ils veulent enterrer. Parmi ces mesures, les deux heures en plus de travail hebdomadaire non rémunéré, mais aussi la fin de la gratuité dans le primaire
« Les attaques sur l'enseignement n'ont jamais été aussi graves, aussi lourdes », constate Frédéric Donjean, délégué syndical CGSP. « Je pense que là, on ne parle pas uniquement des deux heures de plus à prester dans le supérieur. On parle quand même de la fin de la gratuité dans l'enseignement fondamental, des minerval dans le supérieur qui vont exploser. Les conditions de travail dans l'enseignement sont déjà assez compliquées parce qu'on travaille pour la plupart dans des bâtiments qui sont dans des états catastrophiques. Et à chaque fois, on vient alourdir la charge des profs et le climat de travail devient de plus en plus compliqué.»
La manifestation s’est déroulée dans le calme depuis la place du 20 août jusqu’à l’Opéra. Les syndicats enseignants annoncent déjà une nouvelle mobilisation le 25 novembre, lors de la grève nationale des services publics.