Alors que de nombreux enseignants sont attendus dans les rues de Liège ce lundi 10 novembre, des actions plus petites sont organisées dans certaines écoles. Ça a été par exemple le cas ce matin devant le collège Saint-Barthélemy.
Des piles de copies à corriger recouvrent la dizaine de bancs installée devant le collège Saint-Barthélemy à Liège ce jeudi matin. C'est une réalité du métier de professeur que le public connaît moins. C'est pour cette raison que ce jeudi, ils étaient des dizaines du Collège Saint-Barthélemy et de l’Institut Marie-Thérèse à protester contre l’augmentation de leur charge de travail voulue par la Fédération Wallonie-Bruxelles.
Rendre l'invisible visible
"On a décidé aujourd’hui de sortir de la salle des profs pour montrer un petit peu ce qu’on fait en dehors de nos heures de cours, parce qu’on ne se limite pas à juste être devant des élèves. Il y a des préparations, des corrections, des conseils de classe, des réunions entre collègues, des activités hors des extrascolaires… Cette partie invisible de notre métier, on a décidé de la montrer aujourd’hui", explique Ariane Bonhomme, professeure de français et de psychologie à l'Institut Marie-Thérèse et au Collège Saint-Barthélemy.
2 heures en classe cela veut dire 6 heures de travail supplémentaires
Une des mesures qui ne passe pas auprès des professeurs du secondaire supérieur, c’est cette augmentation du nombre d’heures de cours à donner. Dès 2026, la Fédération Wallonie-Bruxelles souhaite faire passer ces heures de 20 à 22, sans valorisation salariale.
"Ces deux heures de cours, finalement, ne représentent pas deux heures de cours. Pour deux heures prestées en classe, ça nous fait une classe en plus et donc, en termes de préparation, il faut bien compter le double. Et puis, comme nous sommes en train de le faire ici, on corrige. Donc évidemment, ça demande des corrections en plus. Deux heures de plus en classe correspondent donc au moins à six ou sept heures de charge de travail supplémentaire", calcule Céline Cherdon, professeure de sciences au collège Saint-Barthélemy.
"Les élèves ne sont pas de la marchandise"
Outre cette augmentation, d’autres mesures voulues par la Fédération Wallonie-Bruxelles sont critiquées : la réduction des moyens de fonctionnement, la réforme du statut des enseignants, la surcharge administrative ou encore l’augmentation du minerval pour accéder aux études supérieures. Des mesures qui, selon de nombreux enseignants, accentuent les inégalités et diminuent l’esprit critique des élèves.
"Le gouvernement veut faire des économies alors que nous, on fait ce métier par passion, par passion de la transmission. On ne joue pas du tout dans la même cour. Eux veulent de la rentabilité et nous, on considère que l’école ne doit pas être rentable. L’école ne saurait pas être rentable, parce que si elle l'est, ça veut dire que les élèves, c’est de la marchandise. Ce qui, bien sûr, n’est pas le cas", analyse Virginie Conceição, professeure d’anglais et d’espagnol au collège Saint-Barthélemy.
D'autres manifestations à venir
Des mouvements de protestation contre ces mesures sont encore prévus dans les jours à venir. Les professeurs manifesteront à Liège, en front commun syndical, ce lundi 10 novembre.