Le CPAS de Liège recrute massivement : cinquante nouveaux assistants sociaux sont recherchés. Une opération exceptionnelle, alors que le CPAS se prépare à une forte hausse de demandes dès janvier prochain.
Le CPAS de Liège recrute cinquante nouveaux assistants sociaux. Ce 11 octobre, une centaine de candidats se sont présentés à la cité administrative pour un speed jobbing. L’objectif : renforcer rapidement les équipes avant une hausse attendue des demandes en janvier 2026. En cause : la réforme mise en place par le gouvernement fédéral, qui limite désormais le droit au chômage à deux ans.
Jusqu’à 4.000 nouveaux bénéficiaires attendus
« Ici, très clairement, les besoins vont augmenter. On a actuellement 11 500 bénéficiaires. On parle quand même de 3.500 à 4.000 nouveaux bénéficiaires au CPAS, ce qui est un volume vraiment très conséquent. Ce qui explique ce recrutement exceptionnel », explique le président du CPAS de Liège, Jean-Paul Bonjean.
Un recrutement d’envergure donc, mais qui aura aussi un coût. « Si on parle de personnel, il va y avoir un coût. Et à ce stade, il n'est pas couvert par les compensations prévues au niveau du gouvernement fédéral. Donc, ça nous inquiète aussi parce qu’il va de soi que si ce n’est pas le fédéral qui paye, c’est de nouveau l’entité locale qui va devoir assumer ce coût. »
Une centaine de dossiers par assistant social
Aujourd’hui, un assistant social du CPAS de Liège gère en moyenne une centaine de dossiers. Pour éviter que la charge de travail ne devienne insoutenable, il faut renforcer rapidement les équipes. D’où cette journée de recrutement intense.
« Les personnes sont d’abord conviées à une séance d’information où on leur explique ce qu’est le CPAS et dans quel cadre elles vont venir travailler. Beaucoup savent qu’il y a une réforme du chômage, mais ne mesurent pas toujours l’impact concret sur leur futur travail. On leur pose aussi des questions sur le profil des personnes qui vont arriver au CPAS en janvier, pour voir un peu leur connaissance de la situation. C’est assez sympathique, parce qu’ils n’ont pas une vision stéréotypée du public. On dit souvent qu’il s’agit de personnes qui n’ont pas travaillé depuis 20 ans, mais en réalité, c’est bien plus varié que ça », explique Alix Dequiper, première directrice du département social au CPAS de Liège.
Des candidats motivés
Tout au long de la journée, les entretiens s’enchaînent dans une ambiance détendue. Les candidats se montrent sereins et motivés. « Je viens d’être diplômée et je postule ici au CPAS parce que j’y ai fait un stage que j’ai beaucoup aimé. Quand j’ai vu l’opportunité, je me suis dit : pourquoi pas ? », partage Larissa, une demandeuse d'emploi.
« Ce sont des entretiens très détendus où on fait vraiment le tour du profil de chacun pour mieux orienter. Franchement, c’est une très bonne journée », se réjouit Matthieu, un autre candidat.
À Liège, on s’attend à un début d’année 2026 particulièrement chargé. Le CPAS espère que ces cinquante nouvelles embauches permettront d’amortir le choc social à venir et de garantir un accompagnement de qualité pour les futurs bénéficiaires.