La Maison Hariga-Closon a 150 ans
Depuis 1875, la Maison Hariga-Closon perpétue un savoir-faire d’exception en cordonnerie. Une adresse emblématique de la Place Saint-Denis, qui célèbre cette année 150 ans d’existence.
Tous les cordonniers de la ville connaissent cette adresse de la place Saint-Denis, où presque rien n’a changé depuis 1875, année de création de la maison Hariga-Closon par Eugène Closon. Véritable institution, la maison Hariga-Closon est une référence aussi bien pour les professionnels que pour les particuliers.« Nous sommes marchand crépin : nous avons toute la matière première nécessaire à la réalisation, la réparation ou l’entretien de chaussures. Tous les cirages, les cuirs, la bouclerie… c’est un domaine très, très vaste », explique Jean-Michel Hariga, marchand crépin de 5e génération.
Ici, rien n’est impossible, qu’il s’agisse de réparer un sac ou une paire de chaussures. Le travail est toujours réalisé avec soin et précision.« Vous apportez des chaussures très abîmées ou des sacs décolorés, et vous repartez avec des chaussures comme neuves et un sac restauré. Ce sont de véritables magiciens ! Je viens ici depuis toujours, et je pense que mon père m’a fait faire ma première mallette ici, quand j’avais six ans. J’en ai 40 bientôt, donc ici c'est le bonheur et c'est vraiment des magiciens », témoigne une cliente fidèle.
Aujourd’hui, la sixième génération est à l’œuvre. Les fils de Jean-Michel ont repris le flambeau, bien qu’au départ, l’un est juriste et l’autre automaticien.« On a choisi de faire ce métier parce qu’on a baigné dedans depuis tout petits. On passait nos matinées chez notre grand-mère et nos après-midis au magasin. Après nos études, on s’est dit : pourquoi ne pas tenter l’aventure ? Pour moi, cela fait sept ans que je suis là, et lui, trois ans », raconte Jean-Philippe Hariga, marchand crépin de 6e génération.« Ce qui est vraiment sympa, c’est que chaque jour apporte un nouveau défi. On a toujours des demandes différentes : parfois une réparation de chaussures, d’autres fois la création d’une ceinture, ou simplement faire une clé. Chaque jour est différent, on ne s’ennuie jamais », ajoute Joachim, également marchand crépin de 6e génération.
Au fil des années, les anecdotes et les demandes extraordinaires se sont multipliées mais la maison Hariga-Closon a toujours relevé ces défis avec brio.« Pour le musée du tram, on a dû restaurer tout le toit en cuir d’une calèche datant des années 1600. Il a fallu préserver l’authenticité du cuir. On l’a doublé de l’intérieur, et cela nous a pris plusieurs mois de travail », explique Jean-Michel Hariga.
Depuis plus de 150 ans, l’établissement s’adapte aux besoins de ses clients et la nouvelle génération entend bien continuer à faire vivre ce savoir-faire unique, fait de tradition et d’inventivité.