Il y a 30 ans, le 8 novembre 1983, à 01H49 du matin, Liège et sa région étaient secouées par un tremblement de terre modéré. Le séisme de 4.6 sur l'échelle de Richter provoquera la mort de deux personnes, jettera des centaines de personnes à la rue et causera d'importants dégâts matériels aux habitations dont le montant est évalué à environ deux milliards de francs belges . La catastrophe mettra également en lumière la méconnaissance scientifique de l'activité sismique dans nos régions et leur grande vulnérabilité, qui s'explique en partie par leur passé minier, face à pareils événements, rappelle la Société Royale belge d'Astronomie, de Météorologie et de Physique du Globe dans la dernière livraison de la revue Ciel et Terre. Lors du tremblement de terre de Liège, la Belgique ne comptait, en effet, que quatre stations sismiques couvrant l'ensemble du territoire et dont l'enregistrement se faisait alors uniquement sur papier. Face à cette situation, le gouvernement de l'époque a débloqué des moyens tant humains que financiers en 1984 afin de permettre la mise sur pied d'un réseau moderne de surveillance sismique par l'Observatoire Royal de Belgique. Les premières stations sismiques numériques ont ainsi été installées en mars 1985. Le réseau compte actuellement 26 stations incluant divers équipements. L'Observatoire Royal de Belgique compte également une station à Herkenbosch aux Pays-bas, garantissant une meilleure observation de la région de Roermond, théâtre en 1992, d'un tremblement de terre d'une magnitude de 5.3 sur l'échelle de Richter. L'Observatoire gère aussi trois stations au Grand-Duché de Luxembourg . Notre pays s'est également doté depuis 1999 de 19 accélérographes permettant de mesurer les mouvements du sol. Ceux-ci sont installés dans les zones sensibles du pays comme les provinces de Liège, de Hainaut et de Limbourg. La Belgique dispose aussi depuis 2008 d'un système d'alerte sismique. Le séisme de Liège a aussi mis en exergue la nécessité pour la communauté scientifique de développer la recherche au sujet des tremblements de terre historiques dans nos régions. La catastrophe de Liège a également poussé les ingénieurs à développer des méthodes de construction parasismique et à appliquer des normes internationales etou européennes telles que l'Eurocode 8 entré en vigueur depuis le 1er janvier 2012 en Belgique. Depuis les tremblements de terre de Liège et de Roermond, la Belgique a connu d'autres épisodes sismiques. Notamment au Roeulx ou plus récemment la séquence de tremblements de terre qui a affecté la région de Court-Saint-Etienne en Brabant wallon en 2008 . En 2002, un tremblement de terre à Alsdorf, à proximité d'Aix-la-Chapelle en Allemagne avait également été ressenti dans notre pays. Le séisme le plus violent a avoir touché la Belgique au cours du 20e siècle s'est produit à Audenarde le 11 juin 1938 et avait une magnitude de 5.0. Enfin, un des plus violents séismes à avoir affecté nos régions s'est produit à Verviers en 1692 avec une magnitude estimée entre 6.0 et 6.5 et dont les traces sont encore visibles sur certains édifices de la région, rappelle Michel Van Camp, sismologue à l'Observatoire Royal de Belgique. - belga-