Créé en 2019, le Collectif Citoyen se présente pour la deuxième fois aux élections fédérales et régionales. Avec des listes presque complètes dans la majorité des circonscriptions wallonnes, le mouvement entend améliorer son score précédent pour transformer en profondeur notre système démocratique.
Un ras-le-bol de la gestion politique actuelle, voilà ce qui a convaincu les candidats liégeois de Collectif citoyen. Réunis à Ans, ils ont pris le temps d’exposer leur projet de société. Un projet que nous détaille Isabelle Duchâteau, elle est tête de liste à Liège pour les élections fédérales : "nous mettons en avant un changement radical de mode de gouvernance, à savoir un mode de gouvernance plus participatif. Cela permettra aux citoyens d'être au centre des décisions qui sont prises en leur nom, ce qui n'est pas du tout le cas aujourd'hui".
Pour y parvenir, le mouvement plaide pour le recours aux référendums ou au tirage au sort. A l’origine de leurs réflexions, les membres du Collectif Citoyen pointe notamment du doigt la gestion de la crise covid. "La crise de la covid 19 a permis de mettre en lumière le fait que les décisions collectives nous échappent, sont prises à huis clos et que le citoyen n'est plus pris en compte dans ces décisions, notamment ces gens déclarés non-essentiels à la société. La gestion de la covid est venue mettre en lumière ce glissement vers des dérives totalitaires" souligne Isabelle Duchâteau.
Réclamer une démocratie participative tout en critiquant la gestion du covid, un programme qui rappelle celui du mouvement Reprise en main citoyenne. Deux listes aux revendications similaires, cela n’étonne pas Vincent Aerts, politologue à l’Université de Liège qui souligne le rôle du covid dans la politisation des citoyens : "le covid au niveau des lieux de mobilisation est très spécifique. Dans cette période de confinement, les réseaux sociaux ont eu un rôle central. Cela permet de se politiser, de réagir et d'échanger à des endroits presque permanents." Il ajoute qu'avec la crise du covid, "certains y ont vu la preuve que les politiques étaient des menteurs. Quand on parle des élites, des hommes politiques qui nous mentent, on crée ce rapport élites-peuple qui est ensuite un engrenage pour l'engagement politique".
Avec de nombreux points de vue convergents, RMC et Collectif Citoyen ont envisagé un rapprochement mais celui-ci n’a finalement pas eu lieu comme nous l'explique Palmerio Obili, il est tête de liste aux élections régionales pour l'arrondissement de Liège : "nous avions fait des ouvertures et des propositions qui étaient presque à notre désavantage. [Les membres de RMC] ont décliné ces propositions parce qu'ils voulaient nous absorber en prenant le lead à tous les niveaux."
Si les membres du Collectif citoyen préparent activement les élections de juin, ils anticipent déjà le scrutin d’octobre. Actifs dans plusieurs communes de la région liégeoise, ils voient en effet dans l’échelon local un niveau de pouvoir idéal pour installer rapidement des mécanismes de démocratie citoyenne.
L.O.
