La cour d'assises de Liège a poursuivi mardi après-midi les auditions des témoins au procès de Jacqueline Romarin, accusée de l'assassinat de son enfant de 21 mois après l'avoir privé de nourriture. Des témoins ont évoqué le climat familial dans lequel évoluaient les enfants de l'accusée. Plusieurs personnes ont soutenu que Jacqueline Romarin n'avait pas la fibre maternelle et ne s'occupait pas de ses enfants comme une mère attentive. Initialement, Joël Quoirin, le père d'Emmanuel Romarin, devait être présentsur le banc de la cour d'assises de Liège pour répondre de non-assistance à son enfant, aux côtés de Jacqueline Romarin. Mais Joël Quoirin est décédé en décembre 2014 et les poursuites à son encontre ont été déclarées éteintes. Son père, le grand-père de l'enfant décédé, a dépeint la situation familiale à l'époque des faits. Selon ce témoin, Joël Quoirin aimait ses enfants et s'occupait d'eux lorsqu'il était sobre. Mais il buvait un casier de bières par jour et pouvait devenir désagréable et grossier. Jacqueline Romarin buvait autant que lui. Elle ne s'occupait pas de ses enfants comme une mère attentive et elle n'avait pas la fibre maternelle. Après trois garçons, elle aurait préféré donner naissance à une fille plutôt qu'à un quatrième garçon. Ses enfants n'avaient pas eu l'occasion de s'ouvrir au monde extérieur et étaient excessivement réservés à l'époque des faits, a raconté le grand-père. Depuis les faits, plus de 7 années se sont écoulées. Les trois enfants, placés sous la garde et la responsabilité de leur grand-père, ont évolué. Ils sont devenus sportifs et professionnellement ambitieux. Ce ne sont plus des petits Mowgli, a indiqué leur grand-père. Une amie de Jacqueline Romarin avait assisté aux dernières heures de l'enfant. Deux jours avant son décès, Emmanuel Romarin était très blanc de peau et paraissait fatigué. Selon cette dame, l'enfant semblait malade, ne bougeait pas et était très maigre. Jacqueline Romarin ne semblait pas paniquée face à cet état. Elle ne lui avait pas donné à manger. Elle prétendait que son enfant était malade et qu'elle se rendait régulièrement à des consultations. Deux jours plus tard, c'est cette amie qui avait découvert le décès de l'enfant. Le médecin de famille de Jacqueline Romarin a confirmé qu'elle seule se faisait soigner chez lui. Ce médecin n'a jamais été consulté pour prodiguer des soins au petit Emmanuel Romarin. En début d'enquête, Jacqueline Romarin avait affirmé qu'elle avait consulté ce médecin la veille des faits. Puis, confrontée à lui, elle avait avoué qu'elle avait menti à ce sujet. Mercredi, les jurés pourront entendre les témoignages de plusieurs membres del'ONE et du SAJ. Au cours de l'enquête, certaines de ces personnes avaient été mises en cause par le juge d'instruction pour des manquements dans le suivi de l'enfant de Jacqueline Romarin. Elles avaient finalement bénéficié d'un non-lieu en chambre des mises en accusation.