Il y a cent ans, Liège vivait l’un des épisodes les plus marquants de son histoire : des inondations historiques, qui paralysèrent le bassin mosan.
Il y a 100 ans, Liège était sous eau. À l’entrée de la cathédrale Saint-Paul, une petite plaque rappelle le niveau auquel la Meuse est montée.
Près d’1mètre 30 d’eau boueuse recouvrait la Cité ardente, transformant les rues en canaux.
« Depuis début décembre, il n'arrête pas d'y avoir des précipitations. Il pleut, il pleut, comme il n'a plus plu depuis longtemps. D'ailleurs, personne ne s'en inquiète. La dernière inondation remonte à 1740 et bien sûr, dans la nuit du 31 décembre au 1ᵉʳ janvier, c'est la catastrophe. Liège à l'amont, à l'aval, est inondée», explique le président de l'asbl ALGA, Philippe Hacherelle.
Les conséquences sont immédiates et dramatiques. Des milliers de sinistrés, des habitations envahies par la boue, l’activité économique est paralysée. Liège, ville industrielle, mettra des années à se relever de cette catastrophe.
« C'est une crise sociale et économique, parce que les charbonnages, la sidérurgie, tout s'arrête. Et il faut bien se rendre compte qu'en 1926, le chômage n'existe pas. Donc c'est dramatique. Et bon, personne n'a prévenu, ne s'en est inquiété. Et fort heureusement, c'est l'esprit liégeois qui ressort. La solidarité va faire en sorte que le Liégeois sera aidé finalement par les siens puisque ça va durer : les précipitations ont duré six semaines. »
Ce drame marque un tournant. Après 1926, les autorités prennent conscience de la nécessité de mieux protéger la ville face aux crues.
L’AIDE, l’Association intercommunale pour le démergement et l’épuration, est créée. Elle lance d’importants travaux pour limiter les inondations à l’avenir.
« Imaginez donc les maisons de l'époque où l'humidité, les moyens… Rien, rien n'existe. Et c'est ce qui va permettre aux autorités de se dire bon, il y a matière à aménager le territoire. La Meuse doit être canalisée, il faut des systèmes de démergement, tout ça n'existait pas. Les contacts avec l'amont, avec la France, avec nos cousins flamands, tout ça va être mis en marche. Mais a posteriori, bien sûr. »
Un siècle plus tard, cette crue historique reste un repère dans la mémoire liégeoise.
Pour en savoir plus, une visite est organisée le 28 février par l’Association liégeoise des guides animateurs (ALGA).