Quentin Debois, 38 ans, se lancera en décembre à l'assaut du record du monde de traversée de l'Atlantique, sur le plus petit bateau de course au large.
Quentin Debois est un exemple de changement radical de vie. A 31 ans, en 2018, il découvre la navigation grâce à un ami qui l'emmène sur un petit bateau. Le coup de foudre est immédiat, l'entrepreneur tombe amoureux de la navigation, et se lance dans des cours pour devenir navigateur. "La semaine après avoir navigué, j'ai commencé à prendre mes premiers cours. Puis en 2021, je suis parti me former en France, pendant 2 ans. Au début, ça a été très difficile. J'étais tout le temps dernier. Mais j'ai eu la chance d'avoir un coach qui croyait en moi et qui m'a poussé à me dépasser."
Quentin finit par réussir ses cours et se lancer à l'assaut des mers, dans des courses de quelques jours, puis dans une première transatlantique de 17 jours en 2023. Coup de foudre confirmé. "Ce que j'aime quand je navigue, c'est la liberté totale. Une fois qu'on s'éloigne des côtes, qu'on ne voit plus que la mer, on se dit qu'on peut aller partout juste avec un petit bateau. C'est génial."
A l'assaut du record du monde
Désormais plus aguerri, avec plus de 20 000 kilomètres au compteur sur son propre bateau acheté il y a 4 ans, Quentin Debois va se lancer dans un défi fou: battre le record du monde de traversée de l'Atlantique un mini 6.50, le plus petit modèle de course au large. C'est un bateau de 6m50 de long, pour 3m de large, et un mat de 11 mètres de haut. "Le record pour l'instant est de 30 jours et 22h. Je partirai de Cadix en Espagne, pour arriver à San Salvador, aux Bahamas. C'est un périple de 7000 kilomètres. Je serai sans assistance et sans organisation, comme ce n'est pas dans le cadre d'une course. Mais j'aurai un guide sur terre qui m'aidera à savoir quand il faudra partir, en fonction des conditions de vent, entre décembre et janvier. Et il me guidera aussi quand je serai en mer pour me conseiller la trajectoire à effectuer. Je peux passer par où je veux."
Gérer l'inconfort et la solitude
Mais partir comme ça ne s'improvise pas. Cela fait un an que Quentin y travaille. "J'ai toute une équipe autour de moi, pour m'aider dans la recherche de sponsors, pour m'aider au niveau technique aussi. On a beaucoup travaillé sur le bateau ces derniers mois pour le rendre plus robuste. Aujourd'hui, il reste encore quelques détails techniques mais on est presque prêt à partir."
Ce sera la première fois que Quentin partira seul pendant autant de temps. Mais rien ne l'effraye. "On se fait très vite aux conditions. Après un ou deux jours, on est habitué à l'espace, qui est quand même petit sur le bateau, à l'humidité, et à la mer. Rapidement, je me mets aussi à parler au bateau. Je sais que je ne suis pas seul dans l'aventure, c'est un fidèle compagnon. Il me suit depuis 4 ans dans mes aventures. J'ai un peu une relation émotionnelle avec lui."
Braver les éléments et croiser les doigts pour ne pas avoir trop de casse
Même si Quentin sait que son bateau est un bon allié pour battre le record du monde, il y a quand même beaucoup d'incertitudes quant à ses chances d'y arriver. "On dépend fort des éléments, à commencer par la météo. Je sais qu'il y a des jours où je pourrai aller à l'équivalent de 30 km/h, mais que d'autres, il est possible que je n'avance plus, voire que je recule. Et puis on craint toujours aussi un peu la casse mécanique. Un élément qui casse, peut faire casser beaucoup de choses et mettre le projet rapidement à mal."
Mais malgré les risques, Quentin a surtout hâte d'une chose: "que ça commence. On a beaucoup bossé, j'ai hâte de me rendre sur les côtes espagnoles et de pouvoir me lancer. Dès début décembre, je serai à Cadix en Espagne, prêt à partir. Mais la date de départ dépendra de la météo, il faudra attendre qu'il y ait une bonne fenêtre."
Son aventure sera à suivre sur ses réseaux sociaux dès le voyage vers l'Espagne, en novembre.