Exhumation de 14 caveaux à Fexhe-le-Haut-Clocher
Pour la première fois à Fexhe-le-Haut-Clocher, un grand chantier d'exhumation a lieu dans un des cinq cimetières de la commune. Le « Monsieur cimetière » de la Région wallonne est sur place pour superviser cette journée de travail et de formation.
C’est une journée spéciale au cimetière de Fexhe, fermé ce vendredi. Depuis plus de deux ans des avis sont affichés entre les tombes pour prévenir les citoyens. Certaines sépultures sont laissées à l’abandon et la place commence à manquer : « On n'avait plus de place pour enterrer nos citoyens, et la seule manière de faire de la place, c’est exhumer. Et on n'est pas préparé à ça. Nous avons donc formé deux fossoyeurs, et moi-même j’ai suivi la formation », explique l’échevinne des cimetières, Carole Nachtergaele.
« Dès le cimetière du XIXᵉ siècle, puisque c'est toujours le cimetière dans lequel nous travaillons, on a prévu le fait que les emplacements étaient là pour une durée. Cette durée, ce sont des concessions et ces durées obligent une rotation du terrain. Donc la commune a une obligation de surveiller l'état des monuments, premier aspect. Une fois que ces monuments sont abandonnés par les familles (on ne va pas travailler sur des monuments qui sont toujours entretenus par des familles), ces terrains sont récupérés par la commune et réaffectés à de nouvelles inhumations », éclaire Xavier De Florenne, le «Monsieur Cimetière » de la Région Wallonne.
Un métier complexe
Aujourd’hui, c’est aussi une journée de formation. L’objectif est d’apprendre les techniques d’exhumation, en toute sécurité et dans le respect des défunts. Un métier qui s’est complexifié dans le temps : « Par le passé, un fossoyeur qui exhumait ramassait des petits os blancs. A l'heure actuelle, un fossoyeur qui exhume est confronté à des restes non décomposés, parce qu'on a placé les corps dans des contenants en plastique qui sont strictement interdits maintenant. Mais quand on met ces corps dans des cercueils en polyester ou des housses en plastique, on empêche la décomposition naturelle de se faire et donc la décomposition s'arrête au bout d'un moment. Et les fossoyeurs, à l'heure actuelle, sont confrontés justement à des restes organiques non décomposés. »
17 apprentis travaillent à l’exhumation de 14 caveaux. Armés de gants et de masques, ils complètent leur apprentissage théorique sur le terrain. « On ne se rend pas compte de la difficulté du métier, du risque aussi, que ce soit les gestes pour le dos, technique, mais aussi pour la santé, la salubrité », commente l’échevinne.
« C'est la toute première fois, oui, c'est assez surprenant. Le chantier est bien préparé, on a été très bien accueilli. Ça se fait seulement en hiver, donc il fait plutôt froid. Après, on est plusieurs, on fait ça ensemble et ça va… », réagit Anne-Christine Roemers, apprentie fossoyeuse.
Le contenu des caveaux est trié : les restes humains sont rassemblés dans un ossuaire du cimetière, le reste va dans une benne. Une tâche délicate, réalisée avec respect et rigueur. Ces futurs fossoyeurs, tout en apprenant leur métier, préservent la mémoire des défunts, un travail essentiel.