À partir la rentrée 2026, le brevet d’infirmier disparaîtra, laissant place au titre d’assistant en soins infirmiers. Une réforme qui pourrait aussi entraîner la disparition d'écoles d’infirmiers, comme l’Institut Sainte-Julienne à Liège, qui tire la sonnette d’alarme.
L’Institut Sainte-Julienne forme des infirmiers brevetés de l’enseignement secondaire professionnel de quatrième degré. Mais aujourd’hui, cette filière est menacée. En effet, la ministre de l’Enseignement a annoncé la fin du brevet d’infirmier dès la rentrée 2026 et son remplacement par une formation pour adultes d’assistant en soins infirmiers.« Tout est flou! On ne sait pas vers quoi on va, quelle rentrée on va faire, quel minerval les élèves vont devoir payer, quels enseignants vont pouvoir dispenser cette formation qui passe dans un enseignement pour adultes supérieur. Vers quoi les élèves vont-ils aller ? Vont-ils encore aller en stage ? À quelle mesure vont-ils y aller ? Et on ne sait pas trop bien ce qu’on va donner comme cours, quelle pédagogie on va devoir mettre en place, et tout cela normalement pour pouvoir ouvrir en septembre ou fin août », explique Ludivine Leclercq, professeure de soins infirmiers–médecine à l’Institut Sainte-Julienne.
Même si les étudiants déjà engagés pourront terminer leur cursus de trois ans, de nombreuses incertitudes sont ressenties tant par les élèves que par les professeurs, qui représentent environ 600 enseignants dans cette filière en Fédération Wallonie-Bruxelles.« On ne sait pas non plus quel titre les enseignants vont devoir posséder pour pouvoir dispenser ces cours. Est-ce que le titre que nous avons actuellement personnellement, je suis brevetée avec un C.A.P. qui me permet d’enseigner depuis treize ans dans cette école va être suffisant pour passer en enseignement pour adultes ? Faudra-t-il d’autres titres, d’autres fonctions ? Donc on ne sait pas vraiment ce qu’on va pouvoir faire et ce que nos étudiants pourront faire. Ils étaient euromobiles, le seront-ils encore ? On a toujours pu travailler dans tous les services, même de pointe, même si on n’a pas de spécialité. Pourront-ils encore y aller ? Et quel salaire vont-ils obtenir alors qu’ils ne seront plus des infirmiers à proprement parler ? », explique Ludivine Leclercq, professeure de soins infirmiers–médecine à l’Institut Sainte-Julienne.
Enfin, 35 % des personnes qui travaillent actuellement sur le terrain sont issues de cette formation par brevet, laquelle permettait un accès gratuit et qualifiant au métier d’infirmier, un métier qui, on le sait, est en grande pénurie.