Wilmots : "Seul le Standard pouvait me sortir de ma retraite"
Marc Wilmots et Pierre François sont de retour au Standard de Liège. Le premier en tant que directeur sportif et le second comme manager général. Ce vendredi, ils ont tous deux rencontrés la presse.
Marc Wilmots n’ignore pas l’ampleur de la tâche, alors qu’il entrera en fonction lundi comme directeur sportif du Standard de Liège. L’ancien attaquant rouche “ne reconnaissait plus son club”, et veut désormais “établir les bases pour travailler”, comme il l’a expliqué vendredi.
“Nous voulons revenir le plus vite possible et nous sommes ambitieux”, a entamé Wilmots en conférence de presse à Sclessin. “Mais nous sommes réalistes: beaucoup de clubs sont devant nous. Il faut normalement cinq ans pour rebâtir un club. Je ne dis pas que cela prendra autant de temps, mais nous allons faire le maximum pour revenir rapidement, certainement parmi les six premiers.”
"Faire revenir le public, le faire rêver"
Cependant, “il ne faut pas se lancer dans des promesses aveugles. Les supporters sont logiquement déçus de ce qui s’est passé ces dernières années. Il faut aller dans la même direction, avec travail et respect.”
“Le club repart d’une page blanche sur le plan financier. Ce n’est pas mon domaine”, a clarifié le nouveau directeur sportif. “Nous devons faire revenir le public et le faire rêver. Mon travail est de donner de la valeur à l’effectif, pour l’équilibrer, et proposer un jeu vers l’avant.”
La situation financière nébuleuse du matricule 16 est un obstacle de taille. “Nous n’avons pas d’enveloppe. Il faut faire avec ce qu’on a. Des joueurs sont libres et nous pouvons arranger des prêts.” L’académie est également une priorité, et un grand chantier. “La Belgique est un pays formateur et l’académie doit tourner”, a souligné Marc Wilmots.
"D'abord, parler avec Leko"
Au sujet du poste de T1, l’ancien sélectionneur est resté évasif. “Je vais d’abord parler avec Ivan Leko de nos visions. On avisera ensuite.” La rumeur Karel Geraerts est donc balayée, pour l’instant. “J’ai eu un très bon travail avec lui, mais j’apprécie aussi quinze autres entraîneurs. Laissez-moi le temps de prendre la température.”
“Aucune autre offre” que celle du Standard n’aurait pu convaincre Marc Wilmots de “sortir de la retraite”. “J’aime le Standard et j’aime Liège. L’affectif a pleinement influencé ma décision.”
Il y a un mois, sur le plateau de l’émission La Tribune, Wilmots avait pourtant écarté la possibilité de signer au club où il a évolué entre 1991 et 1996. La situation a changé. “Deux semaines et demie plus tard, Pierre François (le directeur général, ndlr) m’a appelé. J’ai eu un bon sentiment en rencontrant Giacomo Angelini”, le CEO du club.
Marc Wilmots a signé un CDI auprès du Standard de Liège. “Je ne suis pas venu m’enrichir, mais je suis venu pour un projet”, s’est-il justifié. “J’aime travailler en groupe et en symbiose. L’idée de penser à trois me plaît”, avec François et Angelini.
"Je décide de toute la direction sportive"
En effet, le natif de Jodoigne a retenu les leçons de son expérience avortée de directeur sportif à Schalke 04. “J’y suis allé par amour, et on a sauvé le club. Je suis parti parce qu’on ne peut pas décider à quatre ou cinq personnes. Je voulais assumer mes propres choix, et la séparation a été automatique au moment où je ne pouvais pas appliquer mes décisions.” Il n’en sera pas question au Standard. “Ici, je décide de toute la direction sportive: de l’académie à tout en haut. Je décide et j’assume.”
Wilmots n’est donc “pas dégoûté du football”, malgré ses nombreuses expériences dont les plus récentes ont parfois été difficiles. “On apprend de tout.” Mais une chose est sûre, “si cela n’avait pas été le Standard”, celui qui s’était provisoirement reconverti consultant “ne serait pas venu !”