Violences en guindaille : les bleus mieux informés
Pour les futurs baptisés de l'ULiège, le weekend commence dans un amphitéâtre : pas pour un cours mais une présentation donnée par le service SECCo du Plan de prévention de la Ville de Liège, et le Centre de Prise en Charge des Violences Sexuelles (CPVS).
Les jeunes bleus et bleuettes de l’Université de Liège sont attentifs. Ils suivent une séance d’information sur les dispositifs mis en place pour les victimes de violences pendant le baptême. C’est la première année que cette conférence obligatoire pour tous les bleus est organisée. Une initiative de la MEL, la Maison des Etudiants Liégeois : « La question de la violence en guindaille, on sait qu'elle est importante parce que même si la guindaille est un milieu un peu comme les autres, privés et professionnels, il y a quand même de la violence qui existe et c'est un sujet qui nous tient vraiment à cœur. Ces dernières années, il y a plusieurs projets qui ont vu le jour et donc on s'est rendu compte qu'on faisait beaucoup de choses qui touchaient les Togés, donc les comitards, mais pas spécialement des choses qui touchaient directement les Bleus et les Bleuettes. Et donc on a commencé une réflexion à partir de l'année passée pour réfléchir à ce qu'on pourrait mettre en place pour toucher ce public-là » explique Jeanne Pavier, membre de la MEL.
En une heure les étudiants reçoivent beaucoup d’informations et de conseils : Que faire lorsqu’on est victime ou témoin d’un comportement violent en guindaille, qu’est-ce que le consentement, où trouver de l’aide et du soutien ? Autant de questions auxquelles les intervenantes sont venues répondre : « Le but ici n'est absolument pas d'insécuriser ou de diaboliser le baptême, explique Sarah Debouny, cheffe de projet SeCCo. Que du contraire. Mais c'est justement pour que la fête se passe bien, qu'ils soient au courant qu'il y a trois notions de respect. Le respect d'eux-mêmes, se respecter, connaître ses limites, le respect des autres, et le respect de son environnement et des gens, des professionnels autour de la fête. »
« On est vraiment là pour présenter la ressource qu’est le CPVS (Centre de Prise en charge des Violences Sexuelles) dans tout ce qui est agression sexuelle, et surtout expliquer aux étudiants la notion de consentement et comment elle intervient. Et elle est au cœur de la guindaille et de ce milieu qu'est le baptême, pour justement démystifier et les remettre au centre de ce qu'ils ont décidé de faire en rentrant dans le milieu du baptême. »
Ils sont environ 200 dans la salle. C’est la troisième séance d’information. Et le message semble passer : « Je trouve ça vraiment super intéressant parce que c'est vrai que dans le baptême, on est dans un jeu d'intériorité, donc c’est vrai que parfois on oublie un peu quand est-ce qu'on peut dire “non”. Donc c'est vrai que c’est intéressant de nous rappeler qu'on est quand même des êtres humains, même si on est des petits bleus et qu'on a le droit de dire non », partage une étudiante.
Les bleus et bleuettes repartent avec toutes les informations pour que la fête reste une fête. Une heure dans un amphithéâtre du Sart-Tilman qui restera gravée dans leur mémoire de futurs baptisés.
