Actu L : Olivier Vandecasteele et Frédéric Bouhon
Olivier Vandecasteele et Frédéric Bouhon sont les invités de l’actualité cuisinés par Nathalie Evrard et Frédéric Matriche pour une demi-heure d’infotainment, histoire de découvrir une personnalité et la semaine d’infos autrement.
Dans un contexte mondial où les travailleurs humanitaires sont de plus en plus pris pour cibles, Olivier Vandecasteele, fondateur de l'ASBL Protect Humanitarians, et Frédéric Bouhon, professeur de droit à l'Université de Liège, s'engagent à renforcer leur protection. Une récente convention entre l'association et l'université belge vise à développer des solutions concrètes pour soutenir ces acteurs essentiels.
Olivier Vandecasteele, ancien travailleur humanitaire détenu en Iran pendant plus de 400 jours, partage son expérience traumatisante. Il souligne l'importance du soutien mental et physique pour surmonter les épreuves de la détention arbitraire. 'La liberté a désormais un autre goût pour moi', confie-t-il.
L'initiative Protect Humanitarians, soutenue par la Fondation Roi Baudouin, se concentre sur trois axes : le plaidoyer pour la reconnaissance des dangers rencontrés par les humanitaires, la création d'un fonds d'urgence pour soutenir financièrement les victimes et le partage des bonnes pratiques entre ONG.
Le partenariat avec l'Université de Liège, impliquant notamment la faculté de psychologie et celle de droit, ambitionne de développer des recherches et des formations adaptées aux besoins des humanitaires sur le terrain. 'L'université a une responsabilité sociétale', affirme Frédéric Bouhon, soulignant l'importance de s'associer à des projets ayant un impact direct sur la société.
Les statistiques sont alarmantes : en 2024, selon l'ONU, 367 travailleurs humanitaires ont été tués. La majorité des victimes sont des travailleurs locaux, souvent moins protégés que leurs homologues expatriés. Vandecasteele insiste sur la nécessité de briser le silence autour des besoins des humanitaires, souvent réticents à exprimer leurs difficultés.
En s'inspirant d'autres initiatives universitaires, comme la chaire Mukwege sur les violences faites aux femmes, le projet espère créer un modèle de soutien efficace et durable. L'appel est lancé à d'autres institutions pour se joindre à cet effort collectif.
Alors que les conflits se multiplient et s'intensifient, la protection des travailleurs humanitaires devient une urgence. Cette collaboration entre Protect Humanitarians et l'Université de Liège pourrait bien marquer un tournant dans la reconnaissance et la défense des droits de ces acteurs essentiels de la solidarité internationale.