Actu L : Damien Leboutte
Damien Leboutte, procureur du Roi à Liège, est l'invité de l’actualité cuisiné par Nathalie Evrard et Frédéric Matriche pour une demi-heure d’infotainment, histoire de découvrir une personnalité et la semaine d’infos autrement.
Sur notre plateau d'Actu L, Damien Leboutte, procureur du Roi à Liège, a exprimé ses préoccupations concernant le manque criant de moyens alloués au secteur judiciaire. Cette pénurie impacte non seulement la gestion quotidienne des affaires, mais aussi la sécurité publique dans les rues de Liège et ses environs.
Rôle et défis du Procureur du Roi
Le procureur du Roi est à la tête du parquet et joue un rôle crucial dans la détermination des priorités en matière de politique criminelle. À Liège, cette fonction est encore plus complexe en raison de la réunification des arrondissements de Liège, Verviers, et Huy, qui nécessite une coordination soigneuse entre les différentes divisions.
Des priorités claires mais des moyens insuffisants
Malgré des priorités claires telles que la lutte contre la violence conjugale, le narcotrafic et la grande criminalité, M. Leboutte souligne que les ressources humaines et logistiques sont largement insuffisantes pour traiter le volume croissant des dossiers. Actuellement, seulement 58 des 71 magistrats nécessaires sont en poste, un chiffre qui ne reflète pas les besoins réels du parquet.
Un appel à une réforme urgente
Leboutte a suscité une attention médiatique importante après avoir exprimé son mécontentement face à l'inaction politique. Il a notamment comparé le budget de la défense, qui représente 4 % du PIB, à celui de la justice, plafonnant à 0,22 %. Ce déséquilibre illustre, selon lui, la nécessité d'une réforme urgente pour garantir une sécurité intérieure efficace.
Impact sur le système judiciaire
Le manque de ressources a pour conséquence directe l'élargissement des mailles du filet judiciaire, permettant ainsi à de nombreux délinquants d'échapper à la justice. La surpopulation carcérale, bien que non récente, reste un défi majeur. Des solutions telles que l'envoi de détenus au Kosovo ou l'utilisation de conteneurs ne sont pas des réponses viables à long terme, selon le procureur.
Une justice en mutation
À Liège, des mesures ont été prises pour prioriser les dossiers des détenus, mais cela contribue à l'accumulation de l'arriéré judiciaire. Leboutte appelle à une réflexion plus vaste sur la politique pénale en Belgique, suggérant que la prison ne devrait pas être la solution par défaut pour toutes les infractions.
En conclusion, Damien Leboutte espère que son cri d'alarme incitera les autorités à reconsidérer les besoins du système judiciaire belge pour maintenir l'ordre et la sécurité publique.