Découvrez comment les experts de l'Université de Liège réinventent la construction en misant sur la durabilité et l'innovation.
Dans un monde en constante évolution, les enjeux environnementaux prennent une place centrale et la construction durable se présente comme une réponse essentielle aux défis écologiques actuels. À l’Université de Liège, des chercheurs et chercheuses explorent les voies d’un habitat plus respectueux de l’environnement. Entre matériaux biosourcés, façades végétalisées et innovations low-tech, architectes, ingénieurs et agronomes redéfinissent les contours du logement de demain.
Un bâti wallon ancien et énergivore
En Wallonie, plus d’un quart des bâtiments datent d’avant 1921. Construits en briques ou en moellons, ils présentent souvent une faible performance énergétique. Étanchéité de l’air, châssis vieillissants, toitures peu isolées : autant de défis à relever. Les experts soulignent que le bâti de demain existe déjà, mais qu’il doit être profondément rénové pour atteindre les standards européens d’efficacité énergétique, autour de 50 kWh/m² par an.
Des laboratoires liégeois au service de la construction circulaire
Au sein du laboratoire Greenmat et du département de Génie minéral de l’Université de Liège, les chercheurs développent des matériaux innovants. Ils recyclent le béton issu de chantiers pour créer de nouveaux granulats et conçoivent des bétons allégés à base de miscanthus, une plante cultivée localement. Ces recherches s’inscrivent dans une démarche d’économie circulaire, visant à réduire l’empreinte carbone du secteur du bâtiment.
Parallèlement, les ingénieurs chimistes conçoivent des mousses isolantes biosourcées à partir d’huiles végétales et de CO₂, en alternative aux polyuréthanes toxiques. Ces innovations promettent une isolation thermique performante et un impact environnemental réduit.
Le vivant comme matériau de construction
La spin-off Vivus, issue de Gembloux Agro-Bio Tech, s’attache à réintroduire la nature dans les villes. Ses façades végétalisées, composées de plantes locales, agissent comme des climatiseurs naturels. En été, elles abaissent la température des murs jusqu’à huit degrés. Ces dispositifs contribuent à réduire les îlots de chaleur urbains et à améliorer la biodiversité.
Les chercheurs rappellent toutefois qu’un mur végétal ne remplace pas l’isolation structurelle, mais la complète. En combinant technologies et écosystèmes, les villes peuvent devenir à la fois plus vertes et plus résilientes.
Expérimenter l’habitat low-tech
Au cœur de Liège, un studio low-tech installé dans les jardins de l’Aquarium Muséum propose une autre manière d’habiter. Ici, l’énergie humaine et solaire remplace l’électricité traditionnelle : une machine à laver actionnée à la rame, une douche économe en eau équipée de brumisateurs, une cuisine bioponique nourrie par l’eau recyclée et les nutriments naturels. Cet habitat expérimental démontre qu’autonomie et confort peuvent coexister.
Vers une maison vivante et sobre
La maison du futur n’est pas un rêve lointain : elle est déjà en gestation dans les laboratoires et sur les chantiers de Wallonie. Rénover l’existant, intégrer la nature, électrifier les usages, repenser les flux d’eau et d’énergie — autant de leviers pour construire une habitation résiliente et respectueuse des ressources. À l'Université de Liège, la science et l’architecture s’allient pour imaginer une maison durable, humaine et inspirante.
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