Oeuvre à 360° "Facce Nere" est à la fois une expo photo, un documentaire et un spectacle hybride où le hip hop est bien présent. La liégeoise Romina Carota plonge le spectateur au coeur de la mine pour le conscientiser sur les dérives du capitalisme.
En 2016, la liégeoise Romina Carota rencontre les sœurs Buccione à Pescara dans les Abruzzes. Elles sont les petites-filles de l’un des 256 mineurs décédés le 8 août 1956 dans le charbonnage du Bois du Cazier à Marcinelle.
Si la famille de Romina Carota n’a pas été directement touchée par la catastrophe, son village natal, Manoppello, compte 22 victimes. Mais l’un de ses grands-pères est décédé de la silicose, une maladie pulmonaire provoquée par l’inhalation des poussières de charbon.
De leur discussion nait le constat que ces événements sont aujourd’hui très peu évoqué, que près de 70 ans après ils disparaissent peu à peu des mémoires individuelles et collectives. C’est aussi le cas du sacrifice de ces familles italiennes qui ont quitté leur pays dans le cadre des accords charbon. Ces accords qui formalisaient l’échange de tonnes de charbon contre des travailleurs italiens pour les mines belges.
Romina Carota se penche sur la question et réalise, avec le soutien du Service jeunesse de la ville de Liège et la Maison de Jeunes la Baraka, le documentaire « Facce Nere » successions d’interviews, d’images d’archive, de commémorations, …
Du 25 au 27 septembre, les spectateurs pourront découvrir ce projet immersif à 360° au Théâtre le Moderne. Ils se plongeront dans l’exposition « Le bois des souvenirs » de Max Pelagatti et découvriront le spectacle « Facce Nere ». La projection du documentaire sera entrecoupée d’interludes musicaux et théâtraux.
Egalement animatrice en maison de jeune, danseuse et chorégraphe spécialisée en danse urbaine, Romina Carota a voulu intégrer une importante dimension hip hop à son projet. Son pari, en utilisant cette forme artistique contemporaine, est d’intéresser les jeunes à ces événements du passé. Les conscientiser également, tout en dénonçant les dérives actuelles du capitalisme. Si l’Europe ne connaît plus de catastrophes minières, c’est en Afrique qu’elles ont lieu aujourd’hui.
Co-produit par l’asbl Aspodème Belle-Fleur et Radio Prima, « Facce Nere » plonge le spectateur au cœur même de la mine, le jour de la catastrophe, le 8 août 1956 tout en lui faisant vivre une histoire d’amour entre des personnages ayant réellement existé. Ecrit et mis en scène par Romina Carota, « Facce Nere » sera interprété par le comédien Antonio Cavallaro, accompagné par 12 chanteurs et chanteuses, danseurs et rappeurs mais aussi des musiciens.
Reliant le passé et le présentà travers une expérience immersive, « Facce Nere » vise à conscientiser le public sur notre société actuelle en faisant résonner la mémoire des victimes de Marcinelle.
C’est à voir du’ 25 au 27 septembre au Théâtre le Moderne, 1 rue Sainte-Walburge, à Liège.
Les réservations se font via le site du théâtre : www.lemoderne.be