Engie l’a officiellement confirmé : ce 30 septembre à minuit, Tihange 1 sera définitivement mise à l’arrêt.
Avant minuit ce mardi, la tour de refroidissement de Tihange 1 cessera de produire de la vapeur. Après cinquante ans d’exploitation, le réacteur s’arrête définitivement, laissant un goût amer aux travailleurs. Didier Istas, chef de quart depuis trente ans, déplore cette décision :
« Quand on fait les nuits, on vit avec la tour de Tihange. Après toutes ces années, il n’y aura plus de production… ça nous rend terriblement tristes. »
Olivier Streel, syndicaliste Gazelco et chef de quart adjoint, a lui aussi un sentiment de déjà-vu :
« Je l’ai vécu avec Tihange 2, il y a trois ans. Aux États-Unis, une tour fonctionne encore après 70 ans de service. Ici, on supprime après 40 ou 50 ans, alors que les installations sont en bon état. La Belgique était pionnière dans le nucléaire… je ne comprends pas. »
Une centaine de travailleurs sont concernés par la fermeture de Tihange 1. Mais la direction se veut rassurante : il n’y aura pas de licenciements.
« Nous avons garanti l’emploi jusqu’en 2035. Certains suivront des formations pour rejoindre Tihange 3, d’autres travailleront aux différentes étapes du démantèlement », explique Antoine Assice, directeur général de la centrale.
Cette énergie sera remplacée : la centrale au gaz de Flémalle entrera en service le 1er décembre.
« Nous avons les éoliennes, des batteries et suffisamment de gaz pour répondre aux besoins des citoyens. Nous investissons autrement », ajoute la direction d’Engie.
D’ici 2026–2027, les réacteurs Tihange 1 et 2 seront démantelés. Il ne restera plus que Doel 5 et Tihange 3, prolongés jusqu’en 2035.