Plantation d'une forêt comestible à Aywaille
Les jardins-forêts sont des écosystèmes mêlant arbres et potager, appelées aussi forêts comestibles, qui permettent de produire en abondance, tout en respectant la biodiversité. A Aywailles, un agriculteur crée un nouveau jardin-forêt de deux hectares.
D’ici quelques années, un jardin-forêt aura recouvert ce morceau de prairie à Aywaille. Des dizaines d’arbres sont en train d’être plantés dans la petite ferme agro-écologique de Lionel. Au domaine de Hurlevent, des tonnes de fruits pousseront bientôt dans ce jardin-forêt, un modèle agricole ancestral, proche de la permaculture : « C'est une manière de planter une forêt, mais qui est comestible, dont les arbres vont principalement produire des fruits, explique Lionel Hubert. Donc l'objectif étant ici de pouvoir les agencer, les organiser de telle manière à ce qu'on puisse produire beaucoup plus que sur une surface au sol. On va produire sur toutes les strates de la forêt, allant du sous sol au sol, en passant par les petits fruits, les basses-tiges, les moyennes, les hautes-tiges et puis les arbres de canopée »
Réparer les sols avec des arbres
En deux jours tout est planté. Mais il a fallu étudier le terrain longtemps pour dessiner un jardin-forêt résilient. Ici les sols sont trop pauvres pour de l'agriculture classique. Alors est née cette idée de planter des arbres, pour réparer le sol, tout en continuant de l’exploiter : « L'idée de la forêt-jardin est venue de là. C'est qu'on ne pouvait pas produire en maraîchage ce qu'on pouvait produire plus bas dans la vallée. Il fallait donc qu'on puisse créer du sol. Et la meilleure façon de récupérer du sol pour vraiment la partie sol et sous sol, c'est de planter des arbres qui vont eux-mêmes perdre leurs feuilles et vont créer du substrat, créer de l'humus et à partir de là, on va enrichir le sol pour pouvoir dans quelques années planter le sol et le sous-sol. Tout ça, c'est un peu le concept de base. Organiser la forêt-jardin, la designer, c'est tenir compte de tout ça, tenir compte du lieu de vie, tenir compte de l'environnement et puis tenir compte du climat. »
Un jardin de paresseux
Au milieu des framboisiers, cerisiers ou figuiers, les moutons de Lionel viendront paître et enrichir le sol. Les essences choisies sont locales et adaptées à ce climat venteux et sec du Domaine de Hurlevent. Des dizaines d’arbres et arbustes aux fruits différents, un jardin qui produit presque toute l’année, sans grand effort : « Ça va nous permettre d'obtenir un certain nombre de tonnages de récoltes, mais de manière à juste entretenir la forêt. Donc c'est un jardin de paresseux finalement, la forêt-jardin, sauf quand on plante comme aujourd'hui. C'est une forêt qui se plante aujourd'hui mais c'est surtout pour les enfants, c'est pour la génération suivante. »
Encore quelques années avant de voir ici une forêt-jardin nourricière pleine de fruits et de vie. Pour les passionnés de jardinage bio, à noter que la HEPL propose depuis cette année, à Theux, une formation en permaculture.
