Les agents pénitentiaires de Huy ont entrepris un mouvement de grogne cette après-midi. La raison ? La surpopulation carcérale qui complique leur travail.
Ils sont peu nombreux mais unis autour du même combat: autorités, bourgmestres, directeurs de prison, syndicats en ont ras-le-bol de la surpopulation carcérale. Cédric Mazuin est délégué CGSP mais aussi agent pénitentiaire depuis une trentaines d'années. "Plus vous avez d'individus dans un établissement confiné, plus il y a de tensions et ça complique aussi le fait de pouvoir travailler de façon "humaine", c'est- à-dire avoir plus de temps de parler avec un détenu lors de son problème personnel parce qu'une fois qu'il y a un incident, l'agent doit en faire sa priorité."
Une soixantaine d'agents travaillent à Huy, où séjournent actuellement 90 détenus, deux personnes par cellules voire dans des cas extrême 3 ou 4 avec des matelas posés au sol. L'établissement compte pourtant 65 places maximum.
Si la situation est sous contrôle, pour l'instant, rien n'indique qu'elle le restera. "On évoque des possibilités de système de quotas de faire rentrer un détenu, d'en faire sortir deux tant qu’il y a des matelas par terre. On parle de possibilité de grâce. On parle de certains types de faits qui sont placés sous mandat d'arrêt ou qui sont condamnés, qui pourraient peut-être faire l'objet d'autres types de mesures, pas d'une impunité, mais d'autres types de mesures" explique Valérie Havart, directrice de la prison de Huy.
La Belgique compte aujourd'hui 13 200 détenus pour une capacité maximale de 11 000 places.