Soutien à la Palestine: les étudiants expulsés de l'ULiège

Les étudiants du mouvement d’Occupation étudiante pour la Palestine ont été expulsés des bâtiments de l’ULiège dimanche vers 7H.
L’Université a fait exécuter par huissier de justice l’ordonnance du Président du Tribunal de Première Instance de Liège rendue le 15 mai. L’évacuation s’est passée dans le calme, selon l’ULiège. « Malgré des demandes de quitter les lieux, plusieurs fois et clairement réitérées durant la semaine écoulée, les étudiants ont décidé de poursuivre l’occupation. Les Autorités universitaires se sont ainsi trouvées contraintes de demander l’exécution de l’ordonnance du Tribunal, afin que la session d’examens qui commence ce lundi 26 mai puisse se tenir dans des conditions de sérénité et de sécurité pour l’ensemble des étudiants et du personnel », explique l’institution dans un communiqué.
Depuis dix jours, les étudiants avaient repris leur occupation du bâtiment de la place du XX Août pour « dénoncer un manque de respect des règles éthiques dans le chef de l’Université ». Ils faisaient référence à un contrat de collaboration signé par l’ULiège avec l’entreprise d’armement Thales pour l'amélioration de rockets par l'intelligence artificielle. Or, stipulaient les étudiants, la société d'armement a des liens avec Israël. Les étudiants mobilisés demandaient la suspension, voire la rupture du contrat, et dénonçaient une décision unilatérale de l'Université en dehors des règles fixées il y a un an au terme d'une première occupation de 42 jours.
L’ULiège de son côté déplorait que cette nouvelle mobilisation n’ait pas été précédée d’une concertation. Elle stipulait en outre que la signature du contrat de collaboration avec Thales a été examiné par la Commission universitaire de guidance et de vigilance des relations internationales à risques (CGVRI) afin de vérifier les conditions éthiques de ce partenariat.
Celle-ci avait émis 3 recommandations dont 2 (l’intégration, dans le comité d’accompagnement de la chaire, d’un·e expert·e en éthique, en veillant à assurer les conditions de son indépendance ; et l’émission d’un avis éthique préalable, en cas de valorisation future des résultats par le partenaire ) avaient été acceptées par le CEO de Thales, les étudiants ayant été informés de la décision. Pour l’ULiège, la troisième recommandation (la mise en place d’un débat interuniversitaire sur les liens entre recherche académique et secteur de l’armement), est en cours de mise en œuvre au niveau interuniversitaire auprès du Le Conseil des Rectrices et des Recteurs francophones.
L’Université, qui rappelle qu’elle n’est en rien opposée au combat estudiantin en soutien au peuple palestinien, avait cependant signifié aux étudiants le caractère démesuré de leurs exigences d’annulation de la chaire et réitéré leur demande de cessation de l’occupation.
« C’est en raison du refus persistant des étudiants de libérer les lieux que les autorités ont demandé l’exécution de l’ordonnance du Président du Tribunal de Première Instance de Liège », conclut l’ULiège.