Et si je te disais qu’un violoniste formé à Liège faisait partie de l’orchestre du Titanic ?
Né à Paris le 18 mars 1889, Georges Alexandre Krins est le fils d’un Spadois. En 1895, ses parents, commerçants en mercerie, décident de s’installer dans la cité thermale. C’est là qu’il commence l’apprentissage du violon.
Passionné de musique, il entre en 1902 au Conservatoire royal de Liège, où il obtient en 1908 le premier prix de violon avec la plus haute distinction.
Après ses études, il joue dans divers orchestres de Spa, devient premier violon au Trianon Lyrique à Paris, puis part à Londres, où il se produit notamment au Ritz de Piccadilly, hôtel emblématique du centre de la capitale.
En avril 1912, il est recruté comme violoniste à bord du Titanic, au sein d’un trio engagé par le restaurant « à la carte ». L’ensemble des musiciens du paquebot formait un orchestre de huit membres, répartis dans différents espaces du navire.
Dans la nuit du 14 au 15 avril 1912, après la collision avec l’iceberg, les musiciens ont continué à jouer pour apaiser les passagers, selon plusieurs témoignages de survivants. Aucun des huit membres de l’orchestre n’a survécu. Georges Krins avait 23 ans. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Un monument à sa mémoire avait été envisagé à Liège, mais le projet est abandonné pendant la Première Guerre mondiale. En 2002, une plaque commémorative est posée à Spa, sur la façade de l’Hôtel Cardinal où il vécut.
Aujourd’hui encore, le nom de Georges Krins résonne comme une note suspendue dans le silence de l’Atlantique.