Les images font partie intégrante de notre quotidien. Sur les réseaux sociaux, à la télévision ou dans les médias en ligne, elles accompagnent presque systématiquement l’information. Mais peut-on encore leur accorder une confiance totale ? Cette question est aujourd’hui au cœur de l’éducation aux médias, notamment auprès des plus jeunes. Dans cette émission, de jeunes chroniqueurs découvrent les coulisses des images qu’ils consomment chaque jour. Leur constat est clair : certaines photos paraissent trop parfaites pour être vraies. Détails incohérents, textes illisibles ou proportions irréalistes sont autant de signaux qui peuvent révéler une image retouchée ou générée par intelligence artificielle. L’enjeu ne se limite toutefois pas à la simple retouche esthétique. Modifier l’apparence d’une personne, par exemple en l’amincissant, peut sembler anodin. Pourtant, ce type de pratique influence la représentation de la société et renforce des modèles de beauté parfois inaccessibles. C’est l’intention derrière la modification de l’image qui devient alors centrale. Au-delà de la retouche, le cadrage joue également un rôle déterminant. Une image peut être vraie tout en restant incomplète. Selon l’angle choisi, une scène anodine peut prendre une signification totalement différente. Sans contexte, le spectateur est tenté de tirer des conclusions hâtives, parfois éloignées de la réalité. Les médias traditionnels ne sont pas épargnés par ces problématiques. Certaines images diffusées donnent l’impression de montrer des scènes de guerre ou de violence extrême, alors qu’il s’agit parfois de mises en scène destinées à illustrer un exercice ou une reconstitution. Sorties de leur contexte, ces images peuvent induire le public en erreur. Face à ces risques, l’éducation aux médias vise à développer l’esprit critique. Il ne s’agit pas de douter systématiquement de tout, mais d’apprendre à se poser les bonnes questions : qui a produit cette image ? Dans quel contexte ? À quelle fin ? Des outils comme la recherche d’images inversée permettent aussi de retrouver l’origine d’une photo et d’en vérifier l’usage. L’arrivée massive de l’intelligence artificielle ajoute une nouvelle couche de complexité. Des images entièrement fictives, comme celle d’un pape en doudoune circulant sur les réseaux sociaux, peuvent sembler crédibles à première vue. Là encore, la cohérence avec le contexte et la connaissance minimale de l’actualité deviennent des repères essentiels. Dans un monde saturé d’images, rester curieux et attentif est devenu une compétence citoyenne. L’éducation aux médias n’a pas pour objectif de susciter la méfiance permanente, mais de donner à chacun, dès le plus jeune âge, les clés pour comprendre, analyser et interpréter ce qu’il voit. Une condition indispensable pour exercer un regard libre et éclairé sur l’information.