Directeur général de Resa depuis 2018, Gil Simon pilote une intercommunale liégeoise centenaire chargée des réseaux de distribution d’énergie. L’enjeu est de concilier transition énergétique, sécurité d’approvisionnement, investissements dans les infrastructures et attentes des citoyens.Resa, héritière de l’Association liégeoise d’électricité, gère aujourd’hui les réseaux de distribution d’électricité et de gaz sur un vaste territoire liégeois. Elle ne vend pas d’énergie : cette mission revient aux fournisseurs. Par rapport à Elia, transporteur haute tension, Resa intervient sur les réseaux régionaux et communaux.Avec près de mille collaborateurs, techniciens et ingénieurs assurent un service public essentiel, disponible 24h/24. L’entreprise modernise ses méthodes, notamment via l’usage de drones et d’intelligence artificielle pour surveiller les lignes.Outre l’électricité, le gaz demeure un pilier historique. Resa prépare sa transition vers de nouvelles molécules (biométhane, hydrogène) tout en soulignant que l’abandon immédiat du gaz serait irréaliste. Le déploiement des compteurs communicants d’ici 2030 donnera une vision fine des flux et permettra aux consommateurs d’ajuster leur consommation.La montée du photovoltaïque génère de nouvelles contraintes, dont des décrochages d’onduleurs, mais ceux-ci protègent les réseaux. Face à l’essor massif de la demande électrique (mobilité, data centers, industrie), les besoins explosent. Resa prévoit près de trois milliards d’euros d’investissements d’ici 2050 pour renforcer le réseau.Ces investissements auront un impact encadré sur les tarifs, sous contrôle du régulateur. Le secteur recrute fortement : environ une centaine d’embauches prévues et de nombreux emplois indirects.Resa vit aussi une transformation immobilière avec le déménagement progressif vers Avroy 38 et l’ancien Institut Montefiore, symbole de l’histoire industrielle liégeoise. Parallèlement, une éventuelle fusion avec un autre gestionnaire wallon est étudiée, question politique et actionnariale.Dotée d’une notation Moody’s A3 stable, Resa affirme sa solidité et son ambition pour 2050 : réseaux renforcés, digitalisation, nouvelles énergies et maintien du service public au cœur de la transition énergétique.