Des traces laissées sur un arbre par un castor à Crisnée. C’est une première. Marco, qui se promène tous les jours dans le secteur, n’a pas tardé à les remarquer. « Là, vous voyez, ils ont rongé l’arbre cette nuit. Les traces n’étaient pas là hier », explique-t-il. Passionné par la thématique, il observe régulièrement l’environnement. « De base, je me promène beaucoup et j’en vois beaucoup plus à Oreye. À mon avis, ils se déplacent », poursuit-il.S’il remarque davantage de traces à Oreye, c’est parce que la commune cohabite avec les castors depuis de nombreuses années. « Depuis dix à quinze ans, nous avons deux couples », sourit l’échevine de l’Environnement, Ophélie Bairin. « Nous n’avons pas énormément de nuisances, car ils sont assez discrets. Nous plaçons des grillages autour des troncs pour éviter qu’ils ne soient trop rongés et qu’ils tombent. Mais c’est vrai que cela peut provoquer des inondations ».Du côté des experts, le discours se veut rassurant. « En zone humide, le castor a de nombreux avantages pour la faune et la flore », explique Jean-Pierre Façon, membre du groupe de travail castor chez Natagora. « Les barrages filtrent l’eau polluée et les castors se nourrissent principalement de bois et d’herbes », précise-t-il. En zone urbaine, la situation peut toutefois se compliquer. « C’est là le principal risque : ils rongent les arbres sans distinguer leur importance. Cela peut concerner des arbres proches d’habitations. Et au niveau des rivières, un barrage peut entraîner une inondation, mais nous intervenons alors pour limiter les effets », complète-t-il.Le Waremmien l’assure, cette espèce semi-aquatique est discrète et cohabite facilement avec l’homme… sauf avec ses congénères. « Ils sont très territoriaux et n’ont pas de souci, sauf avec les autres castors. Ils vivent en famille, font en moyenne trois petits par an et, après deux ans, les jeunes doivent trouver un autre territoire. Cela explique leurs déplacements. »Aujourd’hui, la population de castors est estimée à près de 3.000 individus, contre une centaine il y a 25 ans. Ils se déplacent le long des cours d’eau et, pour trouver un territoire qui leur convient, peuvent parcourir plusieurs dizaines de kilomètres.