PME liégeoise: croissance fragile
L’UCM de la province de Liège a dévoilé les chiffres de son baromètre sur la santé des PME liégeoises. Si ces chiffres peuvent donner l’illusion d’une stabilité, leur analyse révèle un écosystème fragilisé en attente d’un soutien politique fort.
Avec 95.916 PME, la province de Liège représente 29 % des entreprises wallonnes. En 2023, on y a enregistré 8 031 créations d’entreprises, mais également 1.001 faillites, sans compter les cessations d’activité. Globalement, sur les dix dernières années, on observe une croissance de 11 % du nombre de PME. Toutefois, ces dernières années, celles-ci ont été fortement fragilisées.
« On crée des entreprises en province de Liège. En revanche, on constate qu’une entreprise qui était saine avant les différents chocs que nous avons subis se retrouve aujourd’hui en rupture de liquidités, en manque de trésorerie. Cela signifie qu’elles n’ont plus la possibilité d’emprunter, ou seulement avec beaucoup de difficultés », explique Valérie Saretteo, secrétaire générale de l’UCM Liège.
L’UCM pointe également la forte croissance du secteur des services et des professions libérales, contrairement aux commerces de détail et au secteur de l’Horeca, qui rencontrent des difficultés. « Il y a surtout un phénomène sociétal important : la jeune génération, la génération Z, a besoin de plus de flexibilité et s’oriente donc davantage vers des statuts d’indépendant, notamment en tant que consultants dans le secteur digital. On a ainsi observé une forte augmentation de ces activités en région liégeoise, comme dans l’ensemble du pays », explique Marc Vilet, vice-président de l’UCM province de Liège.
Face aux freins persistants à la croissance, l’UCM lance un appel, notamment aux bourgmestres de la région liégeoise, afin de favoriser la réindustrialisation de la province. « On manque de terrains : aidez-nous à nous implanter sur des espaces disponibles. Aidez-nous à réduire les charges urbanistiques dans certains dossiers, car cela devient difficile. Aidez-nous également à alléger la charge administrative lorsqu’il s’agit d’introduire des dossiers », plaide Valérie Saretteo.
Pour l’UCM, les PME ne réclament pas de privilèges, mais un environnement propice leur permettant de travailler, de recruter et de se transformer.