Pour ce troisième épisode de Labo4, Julie, Arnaud et les équipes de l’ULiège nous plongent au cœur d’un phénomène aussi fascinant que mystérieux : les ondes gravitationnelles. Prédites il y a plus d’un siècle par Albert Einstein, elles sont aujourd’hui devenues un outil révolutionnaire pour observer des événements cosmiques invisibles jusqu’ici. Chercheurs, ingénieurs et géologues nous ouvrent les portes d’un domaine en pleine effervescence. Et vous allez voir… cela bouleverse tout !Voir l’Univers autrement : les bases des ondes gravitationnellesUn peu comme une pierre dans un étang, un choc cosmique (fusion de trous noirs, collision d’étoiles à neutrons) crée des ondulations dans le tissu de l’espace-temps, explique l'astrophysicien Maxime Fays. Les détecteurs tentent aujourd’hui d’« écouter » ces vibrations infinitésimales, impossibles à capter avec la lumière. Ici, pas de télescopes traditionnels : on quitte les images, on entre dans la physique des vibrations.Croiser les regards pour mieux comprendreAlors que 90 % des astrophysiciens observent l’Univers grâce à des télescopes, terrestres ou spatiaux, une nouvelle communauté s’est formée : celle qui écoute. Et leur poids scientifique grandit. Ces signaux pourraient, à terme, être combinés aux observations lumineuses classiques. À l’inverse, les télescopes actuels et futurs, comme LISA, pourraient également jouer un rôle en complément des détecteurs gravitationnels. C’est le début d’une astronomie multi-messagers, où chaque « source » d’information (lumière, ondes gravitationnelles, particules…) éclaire les mystères du cosmos sous un autre angle.Dans les coulisses de la technologie : capter l’imperceptiblePour mesurer ces vibrations minuscules, il faut des instruments capables d’une précision extrême. Au Centre Spatial de Liège, les ingénieurs Christophe Collette et Lionel Jacques travaillent sur les prototypes du projet européen E-TEST. On y découvre une combinaison impressionnante de mécanique de précision, d’optiques ultrasensibles et de tests cryogéniques… le tout conçu pour être intégré à ce qui pourrait devenir le prochain grand instrument scientifique du continent : le Télescope Einstein.Un télescope souterrain : défi scientifique et défi géologiqueC'est le moment de dévoiler la réalité d’un projet hors norme : un télescope souterrain, enfoui à plus de 200 mètres de profondeur, composé de trois bras de 10 kilomètres formant un triangle géant. Pourquoi souterrain ? Pour s’éloigner au maximum des vibrations humaines et naturelles. Le Professeur Frédéric Nguyen explique comment la géologie joue un rôle crucial : choisir un site implique d’étudier la stabilité du sol, la composition des couches rocheuses ou encore la transmission des vibrations. La région d’Aubel fait l’objet d’analyses minutieuses : carottages, modélisations, mesures sismiques… rien n’est laissé au hasard.Quel avenir pour les ondes gravitationnelles ?Les détecteurs de 3e génération, comme le Télescope Einstein, promettent d’élargir encore notre champ d’observation en :- détectant des événements plus lointains,- explorant les premiers instants de l’Univers,- collectant des données plus précises que jamais.Même si le télescope ne voyait pas le jour en Belgique, ces innovations trouvent déjà des applications dans l’industrie, l’ingénierie et l’aérospatial.Une émission qui ouvre de nouveaux horizonsAvec ce troisième numéro, Labo4 confirme son ambition : rendre la science accessible, montrer le travail passionnant des chercheurs et des ingénieurs de l’Université de Liège et révéler au public les projets majeurs qui se jouent parfois… juste sous nos pieds. 📺 Rendez-vous le mois prochain pour de nouvelles découvertes, toujours en collaboration avec l’Université de Liège.