Le Grandgousier présente « 7 minutes, Comité d'usine »
Du 25 au 17 mai, la Compagnie du Grandgousier présentera « 7 minutes, comité d'Usine », une pièce engagée où neuf ouvrières doivent défendre leurs droits. Une plongée dans le monde de l'entreprise, du point de vue des travailleuses.
Neuf travailleuses se retrouvent face à un choix impossible : la restructuration, ou la réduction de leur temps de pause à 7 minutes. La compagnie théâtrale le Grandgousier présente « 7 minutes, Comité d’Usine », une pièce de Stefano Massini, mise en scène par Florelle Naneixe : « C'est une pièce qui interroge à la fois la responsabilité collective et la responsabilité individuelle. C'est donc dans une entreprise, dans une usine de textile. Il y a une restructuration et les nouveaux actionnaires demandent un vote aux comités d'usine, à savoir la réduction d'un temps de pause. Elles doivent choisir pour les 200 ouvrières et donc la question est de savoir qu'est ce que ça implique à la fois individuellement, mais aussi pour les autres. »
« Les patrons sont les grands absents de la pièce et en même temps, ils sont omniprésents, explique la comédienne Odile Julémont. Donc sur scène, on est neuf et la discussion n'est pas simple. On a toutes des rapports différents à l'autorité, aux patrons et à ce qu'ils vont nous proposer. Et c'est ça aussi qui fait la force de cette pièce. Comment est ce qu'on va chacune défendre nos points de vue et quels rapports on a au travail ? ».
Un huis clos intense dans une salle de réunion, où le public observe ces 9 travailleuses débattre de questions vitales. La pièce, écrite en 2013, se base sur des faits réels, et toujours d’actualité : « On joue notamment le 1ᵉʳ mai et je trouve que ça a son importance aussi de pouvoir rappeler qu’on a dû se battre pour avoir certaines conditions de travail et que si on relâche à un moment donné, on risque de se retrouver des années, voire des siècles en arrière. Donc je pense que c'est ça aussi qui est important de pouvoir continuer à trouver des espaces de discussion », partage Odile.
« C'est aussi ça qui est intéressant, c'est qu'il n'y a pas d'homme, donc il n'y a pas d'hommes pour les empêcher de parler. Que ce soit conscient ou pas conscient. Et c'est vrai que historiquement, on voit bien que dans le milieu syndical, c'est pas toujours évident d'être une femme et d'avoir la place de parler », explique la metteuse en scène.
La compagnie du Grandgousier a transformé sa salle de répétition en scène de théâtre, au numéro 13 de la Cour Saint Gille à Liège. Du 25 avril au 17 mai, les neuf travailleuses se réuniront pour décider de leur sort, sans se laisser faire.