272 réfugiés juifs ont été détenus à Marchin entre 1939 et 1940. Pour leur rendre hommage, une oeuvre monumentale a été érigée dans le parc de l'Athénée royal Prince Baudouin. C'est l'artiste Sopfhie Mavroudis qui a réalisé l'installation.
Personne ne disparaît sans faire de bruit, c’est ainsi que l’artiste Sopfhie Mavroudis a intitulé l’œuvre installée dans le parc de l’Athénée Royal Prince Baudouin à Marchin. Le site de l’ancien château du Fourneau fut un ancien camp de détention de Juifs de 1939 à 1940. L’installation se veut mémorielle et interactive.
"J'avais envie de faire une œuvre interactive. Et justement, comme cette œuvre est sur le site de l'Athénée, que les jeunes s'emparent justement de l'histoire et du passé, et donc en faisant tourner les cylindres, il active des peignes métalliques qui produisent un son et de cette manière, le son se propage. Et c'est une façon pour moi de se rappeler de ces réfugiés", explique Sopfhie Mavroudis.
Ce projet d’art public a été mené avec le centre culturel Oyou en collaboration avec différents partenaires dont les élèves de l’Athénée ou l’asbl Territoires de la mémoire. Le nom des 272 personnes qui ont été internées ici à Marchin ont été gravés dans l’œuvre qui leur rend hommage aujourd’hui.
"Ce sont des bruits qui peuvent évoquer différentes choses pour différentes personnes. Ça peut être un bruit de porte qui se ferme, de bruits de rails de train, quelque chose de métallique. Ça a aussi un lien avec l'histoire de la vallée du Hoyoux dans laquelle on se trouve, où il y avait une histoire sidérurgique. Symboliquement, il y a beaucoup de choses autour de cette œuvre et c'est ce qui nous a plu aussi dans le projet de Sopfhie", commente Christophe Danthinne, le directeur du centre culturel Oyou.
Cette partie sombre de l’histoire de Marchin a été révélée dans un livre d’un historien amateur en 2015. Aujourd’hui, on se souvient.
"Ils sont restés dans le domaine et il y avait donc un château. Nous nous trouvons sur le site même de ce château qui a disparu dans un incendie dans les années 80 et ils sont passés, les 272 ne sont pas arrivés en même temps. C'est sur un an à peu près", précise l'historien amateur.
L’œuvre de Sopfhie Mavroudis sera inaugurée ce dimanche. Une exposition consacrée aux recherches de Jean-Pierre Callens se tiendra par ailleurs au Pav’Art de 11 à 18h.
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