Les différentes parties ont présenté mercredi après-midi devant la Cour d'assises de Liège leurs répliques au procès de Benoit Crahay, un policier de 43 ans accusé de l'assassinat de son épouse. A la demande des jurés, les délibérations sur la culpabilité de l'accusé ont été programmées à jeudi matin. Benoit Crahay avait abattu son ex-épouse Martine Ernoux de trois balles dans le thorax la nuit du 14 août 2011 à Hermalle-sous-Argenteau. Les parties civiles et le ministère public réclament une reconnaissance de culpabilité pour assassinat, tandis que la défense affirme qu'il n'y avait pas de préméditation et demande aux jurés de retenir une simple culpabilité de meurtre. Lors des répliques, les parties civiles ont de nouveau évoqué la personnalité de Benoit Crahay, décrit comme un menteur et manipulateur. Tout ce qu'il a réalisé a été fait de manière méthodique, froide, calculée et réfléchie. Il a voulu éradiquer Martine Ernoux, parce qu'elle lui a échappé, a affirmé Me Adrien Masset. Me Georges Rigo a affirmé qu'il n'existe pas de doute quant au caractère prémédité des faits. L'avocat a rappelé que Benoit Crahay s'est déplacé de Visé à Herstal, puis de Herstal à Hermalle-sous-Argenteau pour se munir de son arme, avant de venir abattre Martine Ernoux. Selon l'avocat des enfants de la victime, Benoit Crahay a donc pu disposer d'un long délai de réflexion avant de commettre les faits qui lui sont reprochés. L'avocat général Marianne Lejeune a reproché aux avocats de la défense d'avoir excessivement suivi la thèse de leur client dans le but de salir la victime. Pour le ministère public, aucun élément du dossier n'a démontré les allégations formulées à cet égard par Benoit Crahay. Mme Lejeune a rappelé qu'elle réclame une culpabilité d'assassinat, Benoit Crahay ayant selon elle voulu éliminer celle sur laquelle il avait perdu le contrôle. Selon le ministère public, Benoit Crahay a eu largement l'occasion de préméditer ses coups de feu. Benoit Crahay a fait preuve de détermination et de sang froid dans les minutes qui ont précédé les faits et cela écarte la thèse selon laquelle il a agi sous l'effet de la colère. Pour la défense, Me Jean-Paul Reynders a rappelé qu'il réclame une culpabilité de meurtre. L'avocat écarte la préméditation des faits, expliquant que Benoit Crahay s'était rendu armé chez Martine Ernoux dans le but de la convaincre de discuter. Il n'aurait fait feu que lorsqu'il a été confronté, dans un moment de stress intense, à des paroles qu'il n'a pu accepter. J'ai commis un acte inqualifiable. Malheureusement, je ne peux pas revenir en arrière. Je demande pardon à mes enfants et aux parents de Martine, a annoncé Benoit Crahay. A la demande des jurés qui ne souhaitaient pas s'engager dans une journée trop longue, la délibération a été reportée à jeudi matin. Le verdict devrait être connu jeudi en cours d'après-midi. En cas de verdict de culpabilité, les débats sur la peine se dérouleront jeudi en fin de journée.