Ce mercredi, un grand pas vers la réhabilitation de Chertal a été franchi : l'affalement de la dernière grosse structure de l'ex-aciérie. Cette étape marque le début des analyses de sol et autres études en vue de lancer dès 2027 un appel au marché.
9 secondes. C'est le temps qu'il a fallu pour que les 40 mètres du hall répartiteur de l'ex-aciérie de Chertal chutent et se transforment en tas de gravats et de métaux ce mercredi. Un affalement mécanique très symbolique pour le groupement Wanty, chargé du démantèlement de Chertal, situé sur les communes d’Oupeye et de Herstal.
"Ce chantier, ça représente la fin des derniers gros affalements. Donc on a fait tomber... Il y avait 300 bâtiments sur site, c'est le dernier qu'il restait à faire. Donc effectivement pour nous, voilà, c'est un petit clap de fin", indique Alessandro Macieri, le chef de projet du démantèlement de Chertal pour Wanty.
Une page qui se tourne
Depuis 1963, le site de Chertal a été occupé par le secteur de la sidérurgie. En 2011, ArcelorMittal décide de mettre à l'arrêt l'aciérie, suivie du laminoir en 2013. Il a fallu attendre mars 2022 avant que le plus gros démantèlement réalisé en Belgique débute. "C’est un petit pincement au cœur de voir ce bâtiment s’affaler et tourner ainsi une page d’un passé industriel qui a été glorieux et qui a permis à des générations d’Oupeyens et au-delà, de citoyens de la Basse-Meuse, de la région liégeoise d’y vivre et d’y avoir un avenir", se souvient Serge Fillot, le bourgmestre d'Oupeye.
Les études de pollution vont débuter
Après la phase de désamiantage lors de laquelle 1040 tonnes de matériaux amiantés ont été récoltées et la phase de curage pour nettoyer le site de tous ces déchets. La phase d’affalement vient clôturer les travaux de démantèlement.
"Le premier travail qu'on va devoir mener maintenant que Wanty termine les travaux d'affalement et de démantèlement, c'est toutes les études effectivement nécessaires, notamment l'étude de sol, les études de pollution pour documenter ce site de la façon la plus complète possible. Pourquoi est-ce qu'on veut faire ça ? On veut effectivement pouvoir amener sur le marché ce site avec une photo véritablement exacte du niveau du sol et des contraintes. Parce que quand on a un ancien site industriel, il y a d’anciennes caves, on ne peut pas faire tout et n'importe quoi sur ce type de site", souligne Marc Degaute, un membre du comité de direction de Wallonie Entreprendre qui se chargera de confier ces études à des spécialistes avec ses partenaires de la SPI et de Noshaq.
De nouvelles entreprises bientôt sur ce site de 180 hectares
Le but: attirer des consortiums privés qui devront assainir le site avant de développer leur projet.
"C'est un site exceptionnel de 180 hectares au bord de l'eau, situé au cœur de l'Europe. On sait qu'il y a plus de terrains mobilisables dans le nord du pays, même dans certaines régions d'Europe. Et donc il faut faire en sorte d'attirer ici des entreprises et des secteurs très importants pour la réindustrialisation de la Wallonie, que ce soit dans le secteur des biotechnologies, le secteur pharmaceutique, le secteur de la santé, le secteur de la défense, mais aussi le secteur de l'énergie par exemple, parce qu'on veut créer beaucoup d'emplois ici en région liégeoise et en Région wallonne", affirme le ministre wallon de l'Économie et l'Industrie, Pierre-Yves Jeholet.
Le ministre souhaite qu'au plus tard en 2028, les premières entreprises aient déposé leur projet pour que Chertal redevienne un pôle majeur de l'économie wallonne.