Expo Art & Tram : par les mots et la couleur
La Société libre d'Émulation initie une réflexion à propos du tram comme vecteur de culture. Avec une exposition sur deux projets artistiques liés aux tramways d'autres ville, ce moyen de transport devient un moyen de s'émouvoir.
Art et Tram, par les mots et les couleurs, est une invitation à prendre le tram comme une promenade poétique. A la galerie Emulation, deux artistes liégeois exposent des projets qu’ils ont créés pour le tram d’autres villes, Luxembourg et Paris. Des installations colorées et hors du temps, qui accompagnent les voyageurs dans leur quotidien.
« Ce sont deux expositions qui prennent place dans un travail beaucoup plus large, qui vise à réfléchir sur la question du parcours artistique qui accompagnerait l'infrastructure du tram, explique un des deux commissaires de l'exposition, Aloys Beguin. Parce que le tram a été pensé en tant que moyen de mobilité, de transport. De fait, aujourd'hui, il est en fonctionnement, mais on trouve qu'il y a cette dimension.... Il faut utiliser le tram comme un vecteur à travers la ville, qui peut amener vraiment un renouveau de la vie urbaine, de la vie culturelle. »
Les croquis et maquettes des ombrelles en verre de Michel Leonardi vous disent peut-être quelque chose. On peut les admirer Pont d’avroy, mais aussi le long du tram dans la ville de Luxembourg. Un œuvre intégrée à l’espace public, pour tous. Une inspiration peut-être pour le tracé du tram liégeois : « Pour prendre par exemple la France, depuis les années nonante, il y a plein de villes qui se sont équipées de tram avec une évolution dans la conception des choses. Forcément, il y a une sorte d'intelligence collective qui se développe sur la notion de l'équipement lui-même, mais aussi sur le projet artistique qui accompagne le tram. Il y a toute une évolution dont on peut profiter aujourd'hui. On est à une période de maturité on va dire. On peut profiter de l'expérience des autres », complète Aloys Beguin.
L'art et la réalité, en une seule rame
La deuxième partie de l’expo nous emmène à Paris. La ligne de tram des Maréchaux est dessinée par les mots et les noms de rue. Une proposition graphique et poétique qui a été affichées sur les stations parisienne, une invitation au voyage à travers les fleurs et végétaux que traversent les rails : « Ça a été un des premiers tramways qui était, j'allais dire en milieu naturel, c'est à dire exactement comme ici à Liège, où on a mis de la pelouse, explique l'artiste Patrick Corillon. Il y avait cette idée que le tramway amenait également du vert, d'où la présence des fleurs, qui est un petit peu le motif de chacune des interventions, qui est le tramway et qui amène la nature et un regard sur la nature. »
L’art qui entoure le tram devient un moyen de connexion, d’ouverture sur la vie et la Ville. Il véhicule l’imaginaire collectif, comme le montre les oeuvres de Philippe Corillon : « On se déplace dans une ville sur deux jambes, une qui est dans l'espace réel et une qui est dans l'imaginaire. Et chacun a son image de Liège, soit par les histoires de famille, soit par sa propre histoire, soit par ce que donne la ville. Et je trouve que c'est en ça que les interventions artistiques en milieu urbain ont de l'importance, parce qu'elles parviennent à allier les deux, c'est à dire à avoir une vraie présence physique, mais aussi à nous placer dans un espace méta, c'est à dire qui nous permet aussi de rentrer dans ce que c'est que l'essence d'une ville, c'est à dire la communauté. »
Art et Tram, par les mots et les couleurs, c’est plus qu’une exposition, visible jusqu’au 31 mai. C’est une réflexion collective sur l’art public et son intégration à ce nouveau moyen de transport, qui nous relie tous, et continue d’ouvrir nos imaginaires.