Depuis très tôt ce matin, Jason sillonne les routes wallonnes pour le compte de Gallicker à Milmort. La société est l’une des 10.000 et quelques entreprises spécialisées dans le transport de marchandises sur route implantées en Belgique et représente même l’un des acteurs majeurs du secteur dans le pays.
"Je commence à 2 heures du matin généralement, je prépare mon camion, je regarde si mon chargement est complet", nous dit Jason. "Puis, comme aujourd'hui, nous allons alléchez Lonza, transporter du pharmaceutique. J'aimais déjà bien rouler en voiture, j'adorais ça alors je me suis dit pourquoi pas me lancer dans le transport. Puis, le contact avec les gens ne me faisait pas peur."
Chauffeur depuis 2 années, cette journée est particulière pour le jeune Andrimontois de 27 ans et les quelques 112.000 personnes travaillant dans le domaine. En ce 9 décembre 2021, la Belgique connaît sa tout première journée du routier, organisée par la Febetra. Plus de 270 usines se sont jointes à cette initiative en Belgique en donnant une attention particulière aux chauffeurs routiers venus charger ou décharger leurs marchandises dans leurs entreprises.
"Il est tout à fait naturel et normal de remercier les chauffeurs pour le travail fourni chaque jour. Sans eux, il n'y aurait pas grand chose dans les différents magasins où les gens vont s'approvisionner", estime Luc Moret, responsable administratif de Galliker Transports Liège. "C'est une bonne initiative car ça montre notre métier qui est en plus en pénurie, on recherche beaucoup de chauffeurs en ce moment", enchérit Jason.
La Fédération des transporteurs et des prestataires logistiques belges souhaitait par cette initiative rehausser l'estime publique envers la profession de chauffeur routier pourtant rude physiquement, mentalement et essentielle au tissu économique mais qui s'est aussi annoncée importante durant la pandémie de coronavirus pour acheminer des denrées alimentaires et matières premières. Selon une étude menée par la Febetra, seuls 18% d’entre eux se sentent considérés dans leur travail. Un avis moyennement partagé entre Jason et Luc.
"On est bien considérés, je vais dire", commence d'abord Jason, avant de tempérerMaintenant, ça dépend. de certains automobilistes. Parfois, il y en a qui nous coupent la route parce qu'on s'est déporté pour garder notre élan dans une montée par exemple. Ils râlent et freinent subitement devant nous. Ils ne se rendent généralement pas compte du danger."
"Les routiers sont de moins en moins considérés comme sympas dans la mesure où le trafic augmente aussi énormément", embraye Luc. "Il y a de plus en plus de voitures, de plus en plis de camions et tout ça, sur la route, peut provoquer certaines irritations. Et le fait que le nombre de camions augmente aussi sur les routes fait que la circulation devient plus difficile, que les gens sont plus énervés et fait que les accidents de véhicules lourds sont beaucoup plus graves la plupart du temps."
La Febetra souligne que 5.000 postes de chauffeur poids lourd sont encore à pourvoir à l'heure actuelle en Belgique. Un métier d'avenir qui comme on le constate passionne même les plus jeunes.
