Entourés d’un expert en éducation aux médias, de jeunes chroniqueurs interrogent leur rapport à l’information, aux réseaux sociaux et aux fausses nouvelles, dans une émission qui mise sur le dialogue et l’esprit critique.
Les informations circulent aujourd’hui partout et à une vitesse inédite. Réseaux sociaux, plateformes vidéo, messageries instantanées : jamais les citoyens, et en particulier les plus jeunes, n’ont été exposés à autant de contenus. Mais comment distinguer le vrai du faux dans ce flux continu ? C’est la question centrale abordée dans une émission consacrée à l’éducation aux médias, réunissant de jeunes chroniqueurs et un expert du domaine.
Sur le plateau de C'est pas faux, trois élèves de l’enseignement secondaire partagent leur expérience quotidienne face aux informations qu’ils rencontrent en ligne. Tous connaissent déjà le terme de « fake news ». Pour eux, il s’agit avant tout d’une information inventée ou déformée volontairement, avec l’objectif de tromper. Une définition qui rejoint celle des spécialistes de la désinformation.
L’expert invité précise toutefois une distinction essentielle : celle entre la fake news, mensonge délibéré sans rectification, et la mésinformation. Cette dernière correspond à une information erronée ou incomplète, publiée sans intention de nuire, mais corrigée par la suite via un démenti. Une nuance importante pour comprendre les mécanismes de l’information et éviter les amalgames.
Les échanges révèlent que les jeunes sont loin d’être naïfs face aux contenus trompeurs. Vidéos truquées, images spectaculaires ou scénarios impossibles sont souvent repérés rapidement, surtout lorsque les montages sont grossiers. Mais certains cas restent plus complexes et nécessitent une analyse plus attentive, notamment lorsque l’émotion ou l’humour entrent en jeu.
Car c’est bien sur les émotions que reposent de nombreuses fausses informations. Peur, indignation, fascination ou rire facilitent le partage et la viralité. Contrairement à certaines idées reçues, les enquêtes montrent cependant que les jeunes se montrent souvent plus méfiants que les adultes. Beaucoup déclarent douter spontanément des informations vues sur les réseaux sociaux, là où les générations plus âgées les relaient parfois plus rapidement.
Les fausses nouvelles qui touchent des personnalités connues ou des événements marquants attirent particulièrement l’attention. Annonces de décès, ruptures fictives ou faits spectaculaires concernant des figures publiques figurent parmi les contenus les plus répandus. Là encore, la vigilance reste de mise.
L’école joue un rôle central dans cette sensibilisation. Les élèves évoquent des cours dédiés à l’éducation aux médias, où ils apprennent à rechercher des sources fiables, à comparer les informations et à comprendre les intentions derrière un message. Ces apprentissages complètent le cadre familial, où les discussions permettent également de prendre du recul.
Concrètement, plusieurs réflexes sont mis en avant pour vérifier une information : identifier l’auteur ou l’éditeur, s’interroger sur la crédibilité du site, recouper avec d’autres sources et utiliser des outils de fact checking proposés par les médias. L’analyse du langage utilisé, des fautes éventuelles ou du ton sensationnaliste constitue aussi un indice précieux.
Partager une fausse information n’est jamais anodin. Les jeunes en sont conscients et soulignent les conséquences possibles, qu’il s’agisse de nuire à des personnes, de diffuser des propos discriminatoires ou de renforcer des peurs injustifiées. Pour eux, rechercher la visibilité au prix du mensonge n’est pas acceptable.
Le message final est clair : apprendre à douter, sans sombrer dans la méfiance excessive. Questionner, vérifier, discuter avec son entourage et contextualiser les informations sont des outils essentiels pour évoluer dans l’univers médiatique actuel. Une démarche citoyenne indispensable, à tout âge, pour rester informé de manière éclairée.